samedi 18 août 2007

Meilleur jour depuis mon arrivée à México

Je viens d'être victime d'une sorte de panne de courant. Les lumières se sont soudain éteintes, mon ordinateur survivant grâce à sa batterie. Et voilà que tout revient comme si de rien n'était. Etrange...

AAAAAAAAh ce jour je l'attendais. Une sortie, avec des Mexicains, oui!!!
Tout commence avec un cours de japonais. La langue du pays du Soleil levant m'est enseignée par Patricia Sanchez, une...mexicaine. Oui, il faut être masochiste pour se lever tôt même le samedi matin et prendre 4 heures de cours d'affilée, mais par pour moi qui rêve d'apprendre le japonais, coûte que coûte. J'ai même décidé que l'on m'appellerait Suzuran (muguet en japonais).


Des carpes Koï

A la fin du cours, je discute avec José Antonio, un des élèves, qui apparemment ne connaît rien au Japon. Les autres élèves pour la plupart étaient là pour essayer de comprendre les anime! Je me rends compte que la diffusion culturelle japonaise est sans limite. Anontio a dix-huit ans, est élève de prépa au TEC et n'a pas trop l'air mexicain selon moi. Je lui parle de l'exposition à l'occasion du centenaire de Frida Kalho qui s'achève demain, au Palacio Nacional de las Bellas Artes. Lui aussi voulait la voir, nous nous mettons d'accord pour y aller ensemble l'après-midi. J'appelle Adrian, avec qui je discute via Messenger depuis quelque jour. Adrian Montiel est mexicain et je l'ai connu par une amie de Sciences Po. Eux deux se sont connus alors qu'ils étaient en échange à la PUC de Chile.

Une fois arrivés, Pepe Tonito et moi sommes un peu surpris par la longue queue qui fait le tour de toute l'Alameda. C'est que Frida est un symbole national, et que rien n'est trop beau pour voir ses peintures. Je fais connaissance avec Adrian, juste devant la porte du Palacio. Ils nous entraîne en disant avec assurance aux gardiens de l'entrée que nous allons voir la libreria. Nous faisons quelques tours, non sans crainte de se faire attraper par un garde trop curieux. Mais non, tout passe comme dans du beurre, et nous déposons nos affaires à la consigne avant de prendre l'ascenseur. Première visite: les photos avec Frida dessus, habillée de mille et unes manières de tradition mexicaine. La plupart du temps c'est son père qui les prend. Je la vois exceptionnellement avec les cheveux détachés, et en costume "chinois".
La photo où Frida est vêtue comme un homme reflète son désir de se distinguer des autres femmes de l'époque. Elle était tellement bien "cachée" qu'Adrian ne l'a reconnue que grâce à la légende "Frida de traje de hombre". En effet, elle aurait facilement été un "homme de la famille" parmi d'autre.
Elle est à gauche sur la photo.


Les murales de Diego Rivera, son mari, sont très expressifs et plutôt violents. Je suis impressionnée par une fresque murale très complète, représentant à la fois la Grande guerre, la bourgeoisie, les spectateurs, des fruits mexicains, le triomphe du communisme avec Lenine, Trotski...Mon attention se porte égalemnet sur le dernier empereur aztèque qui se fait bruler les pieds par les conquistadores espagnols, car il refusait de dévoiler l'emplacement du trésor aztèque.



Nous passons ensuite à la correspondance de Frida, dévoilée pour la première fois au public. Ce sont des lettres à son neveu, à ses amis, à son "Doctorcito" que je ne connaissais pas. Son écriture est difficile à déchiffrer. Nous lisons une lettre sur la Guerre d'Espagne, entièrement tapée. Il y en a une qui me fait bien rire: le Doctor avait invité Frida mais finalement celle-ci n'était finalement pas venue par ce que Diego invitait des compagnes de Guadalupe Marin (sa seconde femme avant Frida). Evidemment, Frida ne les aime pas trop...Pour saluer le Docteur, elle n'a pas hésité à embrasser le papier, laissant une marque de son rouge à lèvres. Aller voir des extraits de ses lettres ici!




Pour finir, nous visitons la galerie des peintures de Frida. Elles sont colorées, plutôt "gore" je trouve. Depuis son accident de tram, me dit Adrian, elle a été sans cesse hantée par tout ce qui avait trait au sang et au corps humain. Ses peintures la représentent souvent, elle et les blessures et toute la douleur qui en découle. A côté, la peinture se nomme "La columna rota" et représente la barre de fer qui l'a traversée à l'accident, la rendant stérile. Une des peintures représente une amie - Dorothy Hale- qui vient de se suicider, et il est troublant par ses détails. Pas étonnant que la mère de l'amie ne l'ait pas beaucoup apprécié en le voyant.





En effet. Pour lui, les peintures ont beaucoup de sens et sont très engagées, mais il ne les aime pas sur le plan esthétique. "Sus pinturas son feas!" me dit-il. Pourtant,
j'apprécie la série qu'elle a fait sur des fruits du Mexique.

Pastèques, mameys, corosol, goyaves, etc...Je me rappelle de quelques bribes du film et essaie de les mettre en relation avec ce que je vois au Palacio. Je retrouve une photo de Frida sur son lit de mort, prise par une de ses amies.

Las dos Fridas: l'une est une petite amie à l'ancienne, attachée et qui souffre, la deuxième est plus forte, surtout face aux infidélités de son mari.

L'Eglise San Fernando à Coyoacan

Elle habitait à Coyoacan, dans la Casa azul, calle Londres. C'est justement dans cette rue Londres que je me retrouve avec Adrian. Nous entrons dans le centre de la ville, extrêmement animé. Petites boutiques d'artisanat, de bijoux, vitrines pleines de chicharrones. D'après le conseil d'un ami, nous allons prendre des quesadillas dans le marché, près de la cantina. Je teste les gorditas de chicharron, qui me laissent avec une sensation de ventre rempli. J'aspire un jus entier de corossol, qu'ils appellent guanabana. Tout est excellent. Nous nous arrêtons devant un spectacle de mime super rigolo. Il tient un chien factice au bout d'une laisse en fer, qu'il promène partout pour embêter les pauvres passants qui franchissent son carré sacré. Il se fout de tout le monde! Deux hommes passe, il fait des signes comme quoi ils étaient gays (ici pour le dire, on s'enfonce un poignard dans le coeur!) Il fait signe à Adrian de lui enfiler une veste, et il tend bien les deux bras. Impossible! Quand à moi, j'y arrive en lui pliant le bras; il fait mine d'être agressé. En gros il sous entend que je suis une fille mais hyper baraquée, et qu'Adrian est un gars sans aucune force dans les bras. J'ai trouvé la ville très jolie, de ce que j'en ai vu.

Je l'ai dit et redit à Adrian, c'est le meilleur jour depuis mon arrivée à México, et ça ne peut annoncer que des expériences meilleures.

3 commentaires:

Furan a dit…

Il se passe bien des choses ; et les posts culturels me sont difficiles à lire.
Je signifie par là que je me rends compte combien c'est difficile de s'imaginer les choses quand on lit des commentaires sur des sorties de ce genre.
Mais c'est cool, j'ai au moins un peu compris le gore =D
éternellement basique :D ?

prev a dit…

OUAIIIII VAZYYYYYY, QUE DU BONHEUR EN VU!!!!!!!!!!!
éclate toi !!!!!!!!!!!!!!!

j'ai bien aimé la peinture des fruits :)

Rue des Arts a dit…

Coucou vous deux!
Oui, que du bonheur en vue. Ca continue et ca continue!
=)