mercredi 27 février 2008

Généros periodisticos interpretativos

Je ne saurais pas dire si cette matière est ma préférée. Elle a beau être placée dans un endroit affreux de mon emploi du temps (le mercredi de 19h à 22h), mais je prends toujours plaisir à y aller. Quelques indices m'auraient donné des raisons d'être pessimiste par rapport au cours. En effet, il comporte beaucoup, voire trop de similarités avec la classe de droit économique de Lénine. La classe de Genres journalistiques interprétatifs a lieu dans le bâtiment II, dit Aulas II, le même que celui où Lénine nous étalait sa science et sa verve juridique sur la Constitution des "Etats-Unis Mexicains". Autre point négatif: la classe de journalisme dure trois heures, et ces trois heures sont synonyme pour moi d'énormes souffrances. Je passais mon temps à attendre la pause, car déjà je me rendais à mon ennemi Sommeil, au terme d'une lutte insoutenable. J'en arrive à me demander si les salles de classes du bâtiment II n'étaient pas spécialement conçues pour endormir l'auditoire. Chaque minute était aussi longue qu'une heure. Oui, la classe de Lénine était une vraie séance de torture, et cela aurait été masochiste de continuer à la suivre: je n'apprenais rien, je ne faisais rien, je ne comprenais rien, j'avais de mauvaises notes.

Mais la classe de Luz Maria Garay, véritable antithèse de celle de Lénine, a effacé toutes ces souffrances. Elle a l'aspect d'une mère de famille sympathique, un peu ronde, la peau basanée et les cheveux permanentés. Elle fait partie de ces personnes que l'on qualifie en espagnol mexicain de "buena onda", c'est à dire quelqu'un de facile à vivre. Je ne sais pas pourquoi, ces cours ont le même effet sur moi qu'une séance de thalassothérapie, sans m'endormir pour autant. J'écoute tout ce qu'elle dit, car le contenu m'apparaît naturellement intéressant. Lorsqu'arrive la pause, je me dis intérieurement: "Déjà?" et ne ressens aucun besoin de quitter la salle de classe, peut être pour rester auprès de cette douce chaleur maternelle. Pendant les pauses, Luz discute avec nous ou pianote sur MSN. Sa voix n'est pas particulièrement sexy. Je dirais plus qu'elle est légèrement rythmée et haut perchée, mais je ressens qu'elle coule dans mes oreilles comme du chocolat. C'est très agréable.

D'autre part, ses classes me font penser à celles de littérature que j'avais au lycée. Analyses de texte (cette fois-ci de chroniques journalistiques) et rédaction d'articles de presse. Un des devoirs qu'elle nous a donné consiste en la description d'un marché. Je me lance avec passion dans la description colorée et parfumée du marché de Xochimilco, qui suscite à sa lecture publique des réactions positives de l'auditoire. Je me sens heureuse comme un poisson dans l'eau. Je nage avec plaisir dans mon élément.

J'ai tout de même eu mon moment de stress de dernière minute: un livre de Xavier Velasco à lire: "Luna llena en las rocas, cronicas de antronautos y de licantropos". L'auteur, tel un animal nocturne, ère à travers les boîtes de nuit et les bars à hôtesses, décrivant avec un humour acéré les clubbers, les filles sexy et les shows érotiques dans un recueil de 33 chroniques. C'est génial, tout simplement. Mais comment faire une analyse de son style quand on ne comprend pas la moitié du texte? Son langage est un langage courant, coloquial, parfois familier, et surtout aussi clair que des hiéroglyphes quand on est arrivé à México il y a peine 7 mois. Mais j'y arrive, avec l'aide de Marck, qui se plie de rire chaque fois que je lui lis un paragraphe du livre. La citation culte, c'est celle de la prostituée qui interpelle Xavier Velasco en lui faisant une offre défiant toute concurrence: "Allez approche, mon joli, c'est moins cher que le taxi!" Des perles comme ça, le livre en est comblé.


Je remarque dans ma classe Gabriel, un gars original, qui porte toujours un pull vert et un pantalon à carreaux, et des lunettes rectangulaires comme les miennes. Je l'ai tout de suite repéré pour son talent d'écrivain. Lui aussi a pas mal d'humour, je le vois déjà comme une tête. Je suis alors bien surprise quand, lorsque la prof nous demande de travailler par paires sur un projet de reportage, il se tourne vers moi et me propose de l'accompagner dans son idée de suivre les débuts d'un jeune lutteur de Lucha libre. Le choix de ce thème n'est pas un hasard, puisqu'il travaille pour la AAA (qui est à la lucha libre ce que la Fédération Française de Football est au foot). Je me souviens ne pas avoir particulièrement aimé le show de lucha libre, trouvant cela grotesque, mais puisque c'est Gabriel, alors c'est d'accord.

Dessin artistique

Cheveux courts à la Halle Berry, regard perçant et sévérité implacable, Tania de León est la nouvelle terreur de ce semestre. Je savais que le dessin artistique n'allait pas être de toute facilité, mais je crois que la difficulté à dépassé mon imagination. Nous sommes loin des classiques exercices de travail de la couleur, de la perspective, des représentations de natures mortes et de nus.

Tel Jésus traînant sa croix vers le sacrifice, j'avance lentement, un mercredi matin à 10h, avec mon chevalet sous le bras et une sorte d'attaché-caisse qui contient mon cahier de croquis. L'intitulé "Dessin artistique" pourrait en faire sourire plus d'un. Je vois déjà arriver le sarcasme peu plaisant de ceux qui n'ont aucune considération pour les matières artistiques. Alors, tu vas te la couler douce? Ca va, tu ne croules sous le poids du travail, j'espère?

Il est vrai qu'au départ, mes intentions de me défoncer au travail ce semestre étaient moindres. J'ai pris des matières qui me paraissaient non pas faciles, mais plaisantes. A l'opposé du droit économique avec un certain Lénine. Mais je me rends compte que surgissent de nouvelles difficultés: en dessin, il n'est pas question de faire un exposé ou d'écrire une dissertation, ce à quoi j'ai été entraînée pendant le lycée et mon séjour à Sciences Po. En dessin, on dessine. C'est logique. Ca a l'air agréable, vu comme ça. Mais dessiner requiert beaucoup de patience, et beaucoup de temps.

Dernièrement, j'ai eu comme devoirs 4 dessins à réaliser par jour, d'objets organiques et non organiques (je n'ai pas rempli la consigne, bien évidemment). Dur dur, quand on est habituée aux poussées d'adrénaline, aux rushes de dernière minute, qui sont l'antagonisme même d'un travail régulier. Autre tâche qui aurait pu faire partie des 12 travaux d'Hercule: gribouiller (ah, facile!) un bottin de pages jaunes (moins facile!), dans le but de relâcher la main. Je suis arrivée à 1000 pages, mais il m'en restait 2000.

Je me souviens que le premier jour, nous avons eu un aperçu de la méthode que suit la prof: nous entraîner à dessiner en utilisant la partie droite du cerveau (d'après un livre de Betty Edwards), car cela nous permettrait d'observer plus attentivement, de voir le dessin tel qu'il est et non de symboliser ce que l'on dessine (du genre penser qu'on dessine une main, un oeil. C'est mauvais car cela influence le trait). Je suis tout à fait d'accord avec cette méthode. Nous nous sommes donc mis à dessiner sans regarder la feuille (un supplice pour les gens attachés à l'apparence) tous les moindres détails de notre main. Au final, le dessin ne ressemble à rien, mais le but est surtout de dessiner avec attention.

Un jour en classe, la prof dispose quatre tabourets sur une table, aux pieds entrelacés. La consigne est simple: tout dessiner. Ce n'est pas facile. Ensuite, dessiner avec sa main opposée. Ma main droite tremblote et mes lignes droites ressemblent plus à des zigzags. Cependant, les dimensions spatiales sont beaucoup plus réalistes que le dessin précédent. Ensuite, il faut dessiner seulement les contours. Je trouve cet exercice sympa; il me fait penser aux personnages qui dansent dans les pubs pour IPod.

Tabourets dessinés avec la main droite

A partir de midi (la classe dure 4 heures, de 10h à 14h), tous les élèves se rendent au studio de photo pour travailler sur la modèle. Oui, on a droit au nu! C'est toujours la même personne qui pose: Mildred, joli visage avec de grands yeux noirs et une bouche charnue. Elle a de longs cheveux noirs et ondulés, un corps plutôt replet qui montre des courbes sans complexe. Elle pose avec des objets (table, tabouret, voile...). Nous la dessinons de différentes manières: "contorno modificado" (dessiner en regardant un peu la feuille),"contorno ciego" (sans regarder la feuille), "espacio negativo" (dessiner les contours seulement).

Dessiner sans regarder la feuille, ça donne ça...

Et en regardant la feuille, ça va un peu mieux!

La prof passe à travers les élèves, observe les travaux, et commente: "Très bien Gabi, Très bien Santos" ou encore "Dessine plus lentement, Linh." L'objectif final n'est pas que le dessin ressemble au modèle. Il s'agit juste de bien respecter les consignes. J'ai des points forts et des points faibles: d'un côté une facilité pour dessiner, et de l'autre un manque de patience chronique. Heureusement, ça se soigne.

Le vrai, le beau, le grand casse-tête chinois (pardon pour eux) a été celui de dessiner plusieurs paysages du campus, en collant une feuille de Mica PVC transparente sur la baie vitrée. Les pauvres étudiants de la classe se mettent à loucher, à voir double. La solution miracle s'impose: fermer un oeil et tracer vite. Une fois le dessin terminé, il faut le décalquer sur une grande feuille bristol, qu'ils appellent "cartulina". Quand au bout d'une heure nous avons terminé le supplice, la prof nous dit simplement: "Pour la semaine prochaine, vous en apporterez trois comme ça, avec leur reproduction sur une cartulina. Vous apprendrez aussi un de vos dessins par coeur." Le monde s'écroule. Trois?
Je n'ose même pas y penser. Trois séances supplémentaires de torture, oui! Le vendredi à six heures du soir, je colle ma feuille transparente contre ma fenêtre, pour dessiner ce qui se trouve derrière la salle de classe. Ca ressemble à un court de tennis. Je n'ai pas encore achevé et déjà, la nuit tombe. Je ne vois plus rien, me mets à extrapoler mes traits et à inventer des détails. Mais finalement, je laisse tomber.

Le mardi, un jour avant la date butoire de remise des dessins, je me retrouve avec sur les bras deux dessins à faire, et un troisième à achever. Je sors du cours de photo, riche en expériences car j'ai pour la première fois développé une pellicule Kodak en noir et blanc, et déjeune avec Atenas et Eduardo, de mon cours de dessin. Le crêpe au poulet est potable, et je discute avec Eduardo des devoirs. Il a fini les trois dessins, mais avoue s'être desespéré. Zut. Mon agenda est assez chargé: en plus des trois dessins, il faut que je termine un livre et que j'en fasse une analyse de style. La nuit sera longue.

La charmante Atenas s'en va, Eduardo aussi. Arrive Olayo, autre camarade de la classe de torture. Il est dans le même cas que moi, et doit encore acheter le matériel pour dessiner. Olayo a 22 ans, une barbe de taliban (dis-je pour rigoler alors qu'elle est courte en réalité), un physique massif qui me donne la tentation de le classer dans la catégorie des "brutes au grand coeur". Mais Olayo n'a rien d'une brute, il est plutôt 100% nounours. Je l'accompagne au Lumen (chaîne de boutiques où l'on vend du matériel artistique) et y rencontre...

Et j'y rencontre...RAFAEL ALATRISTE! Mon compagnon de Goose Bay. C'est l'euphorie, je réagis comme si je ne l'avais pas vu depuis 10 ans: je me jette dans ses bras, le serre jusqu'à en étouffer, et il fait de même. Cela fait plus d'un mois que nous sommes rentrés de France, ou plutôt du Canada, et aucun heureux hasard n'a fait que nous nous croisions au TEC, jusqu'à ce mardi-là. Il me raconte que le concert d'Iron Maiden était génial, qu'il a participé à une "bagarre amicale" dans le public. Cependant, l'entrevue est courte, car chacun doit vaquer à ses occupations: lui va à une conférence, moi à mes dessins.

Olayo et moi nous rendons à "las peceras", ou plutôt les salles d'architecture où j'ai étudié design le semestre précédent, et où j'étudie dessin artistique à présent. On appelle ces salles "las peceras" à cause de leurs grandes baies vitrées, qui font penser à des aquariums. Pourquoi pas. Je commence à dessiner, à reproduire tous les détails que je vois, les feuilles d'arbres, les branches, etc. Olayo me dit que mon dessin ressemble presque à une photo. Une fois le dessin terminé, nous le calquons sur une cartulina, comme demandé, et nous changeons de salle pour cette fois dessiner un parking. Pendant ce temps je me lie d'amitié avec Olayo, et je lui confie que je trouve bien mieux dessiner avec quelqu'un d'autre que tout seul.

La nuit tombe, et je décide de rentrer pour recopier les dessins qui me restent. Une fois tous terminés, je ressens un grand soulagement. Ils sont plutôt réussis! Je suis donc prête à affronter l'oeil critique de Tania de Leon. Le lendemain, elle me gratifie d'un "Muy bien" et me donne 90/100 (avec elle, considérons-le comme un 100). J'suis heureuse. Elle trouve particulièrement bon mon dessin pourri, le court de tennis inachevé qui, dit-elle, met bien en valeur la perspective et la profondeur de champ. C'est celui que je dois apprendre par coeur et reproduire. Et ça marche! Ma main suit mon intuition, et le crayon trace une copie approximative du court de tennis.

Je me demande bien quelle est la prochaine surprise que cette chère Tania nous réserve. En tout cas, la première fois que j'ai ressenti un malaise (vertiges, basse tension, manque de sommeil), c'était en dessinant!! Eh oui. Une activité épuisante, en somme. Qui l'aurait cru? Pas moi en tout cas, avant d'atterrir au TEC.


vendredi 22 février 2008

Photographie

J'ai cours de photographie avec une quinzaine d'étudiants en communication. S'il y a une matière à laquelle je ne connais rien, rien rien, mais alors rien du tout, c'est bien photographie. Mon prof, Jacob Bañuelos, est un jeune d'une trentaine d'années, déjà docteur. Lunettes, crâne rasé, il parle leeeeeentttement, ce qui me permet plus ou moins de comprendre. En plus de cela, il est sympa. Un jour qu'il fallait ramener une "camara estopéica" (faite à partir d'une boîte de conserve, de spray noir, de papier photosensible et d'un petit trou), j'étais la seule à être venue en cours les mains vides. Il m'a gentiment prêté la sienne pour que je puisse faire des photos.

Je suis entrée pour la première fois de ma vie dans un laboratoire photo. On travaille dans le noir, ou presque. On révèle nos photos dans plusieurs bacs remplis de liquides chimiques. C'est un moment merveilleux, que de voir une photo que l'on a prise se révéler au fur et à mesure qu'on l'agite dans le liquide du premier bac. J'ai pris quelques photos avec une camara REFLEX, de la marque Canon. Jamais auparavant je n'avais manipulé d'appareil photo aussi sophistiqué. J'ai appris les notions de diaphragme (de f/22 à f/4) qui reflète le niveau d'ouverture, de vitesse d'obturation (la vitesse à laquelle se fait le cliché, mesuré en fractions de secondes), de profondeur de champ. J'ai pris une photo de Marck avec une crêpe à la main, qu'il a mise sur son profil Facebook.

Le professeur est assez exigent. Dans cette matière, je me suis également rétamée à l'examen, grâce à un QCM assez tordu. J'ai répondu correctement à 7 questions sur 10, ce qui me fait un total de 70/100. Heureusement que mes powerpoints me sauvent la vie. En effet,il fallait créer des présentations à partir de visites à des expositions photographiques: une au Centre de l'Image, ainsi qu'une au Zocalo de Gregory Colbert.

Je fais tous mes "devoirs" avec Paco et Atenas, des gens super sympas dans ma classe. Paco est surnommé "le dealer des bons tuyaux", et ce n'est pas par hasard.

mercredi 20 février 2008

Retour à la réalité du TEC: Art et culture contemporains

Le second semestre d'échange au TEC de Monterrey, campus Ciudad de México, s'annonce prometteur. La preuve, aant de rentrer en France pour Noel, j'ai choisi mes matières:
1)Art et culture contemporains
2)Fotographie
3)Dessin artistique
4)Genres journalistiques interprétatifs.

J'ai envoyé ma liste a Ana Grigera, la tres sympathique responsable des échanges en Amérique latine. Normalement, ces quatre matieres sont validées par Sciences Po, puisque quelque part connectées avec le management des entreprises culturelles, la communication et le journalisme.
Le premier partiel me permet de faire un bilan des quatre matieres, qui ont chacune leur intéret.
- Arte y cultura contemporánea
Enrique Tamés, est le professeur qui me fait le cours. Barbu, cheveux gominés, énormes yeux exhorbités et nez en triangle, sa facon de parler penche souvent vers le ton de l'indignation, ponctué de "ay, cabrón; pues no maaaanches guey, o sea qué te pasa guey". Je devrais considérer tout cela comme du pur argot mexicain. Cette technique du langage est efficace et fait rire tout l'amphi. Il nous parle de l'art: qui fait que l'art soit l'art (réponse: les structures de pouvoir comme les galeristes, les mécenes, les critiques, etc), quelle est l'utilité de l'art (aucune, mais ca ne veut pas dire qu'il n'a pas de valeur). Il nous parle des différents courants artistiques, appelées vanguardias: impressionisme, surréalisme, dadaisme, avec powepoint remplis d'oeuvres d'art a l'appui. Il nous fait l'éloge de Jackson Pollock et de l'art abstrait.
Tout le monde aurait pu penser que c'est le type de classe ou l'on ne fout rien. Du moins, beaucoup l'on pensé. Résultat, le professeur nous fait remarquer la mauvaise qualité des travaux rendus. Son "medio chafones" dit-il, que l'on pourrait dire fait a la va-vite. Il critique les copier-coller provenant de Wikipedia. Me sentant directement visée, je me ratatine sur mon siege, malheureusement situé au premier rang. Puis il nous demande notre attention sur deux exemples de ce qu'il appelle de bons travaux. Sur les deux, apparait mon Powerpoint sur le Happening, ou bien oeuvre d'art qui fait participer les spectateurs. Mon orgueil se met a gonfler: deux ans intensifs a Sciences Po m'auront au moins servi a faire de tres beaux Powerpoints. Enrique souligne que les définitions ne viennent pas de Wikipedia, que la présentation et le contenu sont intéressants. Il m'a donné la note de 100/100 pour ce travail. Quelques éleves ricanent quand ils voient que sur ma bibliographie j'ai introduit Wikipedia. Bah oui, j'AIME Wikipedia, un site synthétique et simple de consultation. Le prof dit en rigolant qu'il va me retirer des points pour ca.

Mais je ne suis pas au bout de mes peines. Selon le dicton, il ne faut pas se reposer sur ses lauriers. L'examen a été pour moi pire que la guillotine. "Relisez vos notes," avait dit Enrique. Je me rends compte que ma prise de note a été assez catastrophique. C'est juste que lorsqu'il parle, j'ai l'impression qu'il raconte sa vie en anecdotes plus qu'il ne fait cours. L'examen consiste en un QCM de 26 questions, du type: "A quel mouvement artistique appartient la revue "Die Blau Reiter" ou le Cavalier Bleu? Je ne me souviens plus. Je coche expresionisme, alors que c'était le surréalisme. Ensuite viennent 5 questions sur le livre qu'a écrit le prof et une lecture de Walter Benjamin sur l'oeuvre d'art a l'ere de la reproduction technique. Comme je ne connais aucun des deux textes par coeur, je rame. La note de l'examen est horrible. 32/50, qui reporté sur 100 donne 64. Je poursuis le prof jusqu'a son bureau, histoire de négocier des points en plus. Me suivent un autre éleve du cours et Diego de la Vega, assistant du prof. Il me demande en retour si je sais préparer du riz vietnamien dans un ananas, et si je connais un bon restaurant viet dans le D.F. Je n'en sais rien! Finalement, le prof me rajoute des points, peut etre par compassion. Mes bons travaux a la maison me permettent de sauver un peu la mise.



Un nouveau jour se lève sur Goose Bay

Goose Bay en été!

Le jour se lève sur Goose Bay, et j'ai définitivement perdu la notion du temps. J'émerge de la douceur réconfortante de mes draps, inquiète cependant. Le pire scénario catastrophe défile dans ma tête: ils sont déjà tous repartis, ils ont oublié de me réveiller. Je toque à la porte de la chambre de Rafael, mais ne reçois aucune réponse. Je sens mon angoisse croitre. Je sors, direction la réception, et j'aperçois une porte entrouverte sur une salle où tous les rescapés prennent paisiblement leur petit-déjeuner. Je souffle de soulagement.

Je retrouve un Rafael souriant qui me fait signe de la main. Je lui raconte la peur que j'ai eue. "Ca m'est aussi passé par la tête" me dit-il en rigolant. "Mais tu n'est pas au courant? Finalement, on ne peut pas aller à México et on doit repartir vers Paris!" Je m'étrangle. QuoooOOOOOIIIIIII????? Retourner à Paris? Je deviens livide, terrorisée par la nouvelle. Rongé par le remords, il consent à m'avouer que c'était une blague. La vérité, c'est que les techniciens vont venir dans la journée et nous pourrons normalement repartir vers 17h. Je ne serais pas aussi optimiste. Je me sers une bonne portion d'oeufs brouillés, de saucisse et de bacon, un verre de jus d'orange et une part de céréales.

Qu'est ce qu'on pourrait faire en attendant le départ? Pour Rafael, c'est évident: jouer dans la neige. Nous sortons par la fenêtre de ma chambre, pour nous vautrer dedans. Les flocons commencent à tomber, tellement gros que l'on peut en distinguer la forme alambiquée. Une voiture s'arrête à notre niveau. C'est la nouvelle manager du Jungle Bar, qui sort du véhicule, et qui a l'air tres sympathique. Elle vient d'un village qui compte en tout et pour tout 46...habitants. Non pas 46 000, insiste-t-elle, mais 46! Goose Bay lui apparaît donc comme une grande ville, alors que pour nous il s'agit d'un trou perdu. Nous lui expliquons que le Mexique est une ville énorme. Ici, il fait moins dix degrés, ce qui paraît relativement "chaud" pour le climat habituel. Rafael a les mains rouges et glacées, c'est la première fois qu'il sent le froid lui transpercer les os.

Quelque part dans le coin...

Nous décidons de visiter un peu la ville. A une centaine de mètres, le Subway, chaîne de sandwiches, exhale une sublime odeur de pain chaud. Nous entrons, rien que pour humer ce parfum si délicieux. Sur le retour, nous croisons quelques "compatriotes" mexicains. Nous cheminons vers la forêt et deux scooters des neiges nous dépassent. WHOAW. C'est la première fois que j'en vois un de si près. Le deuxième conducteur s'arrête à notre niveau. Un canadien barbu et aux joues rosies par le froid, les yeux cachés derrière ses lunettes de ski, nous salue amicalement. Il nous propose de faire un tour! Rafael et moi nous regardons. Trop bien! Nous nous juchons sur la machine et nous laissons happer par la vitesse. La sensation est impressionnante. Et notre aimable cavalier emmène ensuite deux autres mexicains à la recherche de sensations fortes.

Appellation locale: ski-doo! Doo bi doo...

Je décide de rentrer à l'hôtel, alors que Rafa se motive pour faire un bonhomme de neige avec les autres. A l'heure du déjeuner, nous nous retrouvons à table dans le Jungle Bar avec deux autres mexicaines. J'en remarque une en particulier, que je trouve jolie. Une petite brune avec la peau très blanche et un grand sourire, un peu délicat. Je ne connais pas encore son nom. Mais une fois que je le connaitrai et que je saurai d'où elle vient, je me rendrai compte d'une autre étrange coïncidence.

Pour continuer dans l'originalité, nous prolongeons les activités ludiques dans la neige. Le mari de la réceptionniste de l'hôtel arrive avec ses deux enfants, armé de plusieurs luges, de quoi bien passer le temps. Au sommet d'un énorme tas de neige, nous organisons une course entre Rafael, la jolie mexicaine et moi. Nous nous enfonçons dans l'épaisse masse blanche jusqu'au genoux, peinant à avancer. J'arrive première. Harrassés, nous dégringolons de la montagne en riant. Une fois en bas, je demande à la mexicaine son nom. "Vania", me répond-elle. Premier choc. Je dis à haute voix: "Vania Ruano... Je crois qu'on se connaît". Je glisse à Rafa:"Et elle étudie où?" Rafa me lance un sourire complice. "Tu vas pas me croire!" C'est bien ce que je redoutais. Il me suffit de réunir ces deux éléments pour en déduire le troisième. Elle s'appelle Vania Ruano, et elle étudie au TEC. Il ne manquerait plus qu'elle revienne d'un échange au Danemark. Et c'est le cas!
Vania Ruano...la première fois que j'ai lu ce nom, c'était en épiant les contacts Facebook de Marck. C'est elle la fameuse Vania, une de ses ex-petite amies!

J'emmène Rafa à part et le lui dis. Il ne peut pas me répondre, vu que Vania est juste coté. Plus tard, une fois dans ma chambre, il me dit que c'est vraiment fou, comment le destin peut nous réunir. Je récapitule: je me suis retrouvée dans le même avion que Rafael, futur candidat au concours Sciences Po et Vania, ancien amour de Marck. La première nouvelle est une surprise, la deuxième - je ne sais pas pourquoi - me laisse le ventre noué.
La nuit tombe sur Goose Bay, et nous ne sommes toujours pas partis pour México. Dans la salle d'attente, je discute avec une petite blonde de neuf ans rigolote, Luciana. Elle m'impressionne: elle discute avec moi, me montre son ordinateur portable et me raconte qu'elle veut rompre avec son copain pour sortir avec un autre garçon. La gamine est peine agée de neuf ans. J'ai l'impression d'être en décalage avec cette nouvelle génération d'enfants trop précoces. De son côté, Vania me fait défiler des photos de son chien, "Osito Changoleón", qu'elle a adopté avec Marck. Charmant, ce petit toutou. Une petite boule de poils attachante, qui ne peut susciter que de la tendresse. Mais l'histoire veut que Marck se soit débarrassé de cette catastrophe ambulante des le premier jour d'adoption. Vania, en larmes, l'aurait supplié pour qu'il ne le rende pas au vendeur, proposant de le prendre en charge elle-meme. Cela fut fait.
Pendant ce temps, Rafa fait la conversation à des norvégiennes déjantées, qui m'ont appris mon premier mot de norvégien: "Hellaiss", ou l'équivalent de "salut"! L'anglais des norvégiennes est parfait. L'explication est toute simple: étant donné que toutes les séries américaines et les films arrivent en VO en Norvege. les Norvegiens ne peuvent etre que bons en langues. Le Norvégien n'est pas communément parlé, a l'image du francais, du chinois ou de l'espagnol, d'ou la necessité pour eux de s'adapter.

Vers 21h30, nous commençons à embarquer. Quelques passagers sont désespérés car la douane leur a confisqué des bouteilles de vodka, achetées en duty free à Charles de Gaulle. Une solution aurait été de tout avaler avant de monter, pour éviter le gâchis. Ils ne l'ont pas fait. Tout le monde est correctement installé dans l'avion. Mais...Mais...l'équipage annonce qu'il mange UNE personne. Une certaine Padilla. Est-elle restée à l'hôtel? Personne ne sait, personne ne se souvient. Au bout d'une heure de stress et de rage envers ladite Padilla, nous apprenons qu'elle s'est envolée pour son compte. Qu'elle est maligne!! En même temps, on l'aura attendue pour rien. Le voyage suit son cours. Nous arrivons avec grand soulagement à México, et les applaudissements retentissent au moment de l'atterrissage.

"Nous vous remercions d'avoir choisi Aeroméxico et nous espérons vous revoir bientôt".Ce message pré-enregistré m'irrite beaucoup. Vous pouvez toujours courir! Aeroméxico, plus JAMAIS! Et Rafa ajoute que ce n'est pas la première fois qu'il a eu un problème avec cette compagnie. Il me raconte qu'une fois, l'avion n'a pas pu atterrir au DF et qu'il s'est retrouvé coincé à Acapulco pendant trois heures. Il paraît que sur TV Azteca a parlé de notre "vol perdu".

Cinq heures du matin, heure mexicaine, je scrute le tapis roulant sur lequel défile les valises. Dans quelques minutes, je serai dehors. Je demande à la mère de Luciana son portable pour appeler Marck. Il est déjà dehors en train de m'attendre et, oh, petite précision, il discute avec la famille de Vania. Cette nouvelle ne me rend pas joyeuse. Je sors en traînant un peu des pieds, après avoir donné mon adresse à Luciana et à Rafa. Je retrouve un Marck en sweat blanc, aux cheveux très très courts. C'est le choc. Sourire aux lèvres, il s'empare gentiment de mon chariot et prend congé de la famille de Vania. Sans un mot, nous traversons un D.F. désert de l'est au sud, en voiture.

Nous sommes le 13 janvier, et il est 7h du matin, heure mexicaine. L'heure de dormir, de se reposer de toutes ses aventures mouvementées.

Atterrissage forcé au milieu d'un no man's lands

Les paroles du steward sont révélatrices: cet avion est le vilain petit canard de la compagnie Aeroméxico. Pas de petites télévisions incrustées dans les sièges, pas de jeux vidéos, pas de films à choisir à sa guise. L'appareil est assez vieux. Mais à ce moment là, ça ne m'importe pas vraiment. Je suis dans l'avion, munie de mon nouveau passeport éléctronique et de mon ancien passeport annulé, qui comporte mon visa pour le Mexique. En moins de deux heures, j'ai déjà terminé le roman "Jules et Jim" que ma cousine m'a offert pour Noël.

Je me mets à observer quelques bribes de Ratatouille, bien que je l'aie déjà vu. Au milieu du deuxième film, l'image s'interrompt et l'écran devient tout noir. Ca sent le brulé. A six heures de vol, le système éléctronique lache déja! On nous annonce une descente vers "Goose Bay". Goose Bay? C'est où ça? Je ne savais même pas qu'on avait une escale. En fait, il s'agit d'un atterrissage d'urgence, pour des raisons de sécurité. Où nous sommes exactement, je n'en ai aucune idée. La baie se situe côté est du Canada, vers le Groenland. Nous atterrissons sur une piste enneigée, à travers d'un paysage immaculé. Nous restons trois heures dans l'avion, sans aucune nouvelle de ce qui se passe. Finalement, le commandant nous annonce que les techniciens locaux n'ont pas réussi à réparer la panne et que nous devrons attendre demain la venue de techniciens de la compagnie. Repartir DEMAIN? Passer une nuit ici, dans l'avion??! C'est pas possible.

Les 200 passagers et quelques descendent de l'avion, se confrontant au moins dix degrés de température qui n'ont rien à voir à ce qu'ils attendaient au Mexique. Je me remercie intérieurement d'avoir été prévoyante et de ne pas seulement avoir apporté qu'un T-shirt. Deux camions nous attendent, direction les bureaux d'immigrations.

Situation géographique de Goose Bay

Je m'assois à côté d'un jeune garçon. Il n'a rien d'un mexicain: yeux bleus, joues roses, et une cascade de boucles blondes qui jaillissent de sa tête. Il a l'air angélique, et ce n'est pas pour rien qu'il s'appelle Rafael Alatriste. Il est rentré dans ma vie comme un coup de la destinée. Au fur et à mesure que nous discutons, les coïncidences nous paraissent impressionnantes. Il était en France (logique pour un vol Paris-México)...à Poitiers (ce qui paraît tout de suite moins logique)! Je lui dis que je suis au TEC de Monterrey, campus Ciudad de México. Lui aussi!!! Première coïncidence. Quand je lui explique je suis seulement en échange et qu'en fait j'étudie à Sciences Po Paris, il me demande tout de suite: "Quel campus???!" Je réponds Poitiers, en pensant qu'il ne va pas connaître. C'est tout le contraire: il est allé en France JUSTE pour visiter le campus délocalisé de Sciences Po Paris à Poitiers, connu sous le nom de cycle Amérique latine, Espagne et Portugal. C'est excellent. Il veut y rentrer par la procédure internationale. Je lui réponds que ce n'est pas facile d'entrer, et qu'il faut un très bon dossier. "T'inquiète pas, me réplique-t-il, je fais partie des nerds!"

L'office d'immigration ressemble à un grand entrepôt. Je passe devant le policier, qui a l'allure digne d'un personnage tiré d'un roman de Stephen King. Massif! Il me fait un grand sourire, en voyant que mon passeport est flambant neuf. "Première utilisation?" me demande-t-il en anglais canadien. J'aquiesce. Il me répond qu'il est très honoré d'apposer le premier cachet. D'un geste certain, il écrase le cachet contre la page du passeport, qui indique désormais en violet: Goose Bay, 11th January 2008. Bien plus qu'un souvenir, toute une aventure. L'humour du canadien m'a touchée. C'est comme une première bribe de chaleur humaine locale dans ce froid enneigé.

Rafael est tout excité, car c'est la première fois qu'il voit de la neige en vrai. Il piétine dedans, la ramasse à mains nues, la lance dans l'air glacé...La nuit tombe, et nous devons remonter dans les autocars qui nous mèneront vers l'hôtel. Un premier groupe descend. Je descends avec Gabriel au niveau de l'hôtel Hamilton. A la réception, je reçois les clés de la chambre 101. Gabriel tombe miraculeusement sur la suite royale, chambre 102. Elles sont confortables, avec téléphone et surtout WIFI! Je me dépêche de me connecter à Internet pour informer tout le monde. La compagnie Aeroméxico a annoncé qu'elle nous paierait les communications téléphoniques. Ma mère réagit en paniquant, et m'interdit de remonter dans ce maudit avion. Je crois que je n'aurai pas le choix. Je suis inquiète, car Marck doit être à l'aéroport en train de m'attendre. J'espère qu'il est courant du problème, et lui envoie un mail lui expliquant la situation.

Gabriel toque à la porte. Je bénis le ciel de me l'avoir envoyé.
Il est enthousiasmé par l'idée que depuis Goose Bay - la Baie des Oies-, on peut observer des aurores boréales vers minuit. "Tu savais que Goose Bay était une ancienne base militaire de l'OTAN?" me demande-t-il. Il m'explique que le lieu est stratégique car il est un point de départ équidistant des pays les plus importants de l'OTAN. Je lui montre toutes les photos de mon album Poitiers, pour lui donner une idée de l'ambiance latino. Il trouve ça génial, et me confirme en rigolant que je suis assez colporteuse de ragots. J'assume, car il est vrai que je m'intéresse à toutes les histoires de chacun.

Nous dînons dans le Jungle Bar de l'hôtel, dont la décoration tropicale contraste fortement avec ce qu'on peut observer par la fenêtre. A l'intérieur, couleurs et lumières chatoyantes, et dehors, un désert de neige. Le repas est sommaire: des sandwichs, du poulet pané froid, une canette de soda et des biscuits. Je retourne avec Alatriste vers ma chambre, pour continuer la conversation. Marck a répondu à mon mail: il m'a longtemps attendue à l'aéroport, a loupé son cours de kick-boxing, et en résumé
en a marre. Ne trouvant pas dans son courrier quelconque trace d'inquiétude pour moi, je boude. Avec Rafael, j'ai le regard tourné vers la fenêtre, guettant l'arrivée de l'aurore boréale, en vain. Il retourne à sa chambre, fatigué, car il est quand même six heures du matin, heure française. Une fois dans sa chambre, Rafael continuera a scruter pendant trois heures un ciel noir d'encre, dans l'attente du miracle.


C'est la reprise

Après une énième longue pause de plus d'un mois, je reprends le récit de mes aventures, depuis la panique du passeport à aujourd'hui (rien de très spécial).
Aujourd'hui, nous sommes le mercredi 20 février. Je suis de nouveau à México, donc tout va bien. Tout va bien, si l'on compare avec la situation désastreuse avant mon retour au pays de la tortilla.

Aux dernières nouvelles, j'étais coincée à Paris, sans passeport. Mais le miracle se produit: Air France accepte de changer la date de mon billet et de repousser mon départ au 22 janvier. Cela me donne une semaine supplémentaire pour stresser, et attendre l'arrivée du passeport éléctronique.

Le matin du jeudi 10 janvier, je ne me rends pas à l'aéroport. Je suis dans mon lit, à dormir, épuisée par les derniers événements. La sonnerie de mon portable me tire de mon sommeil abyssal. C'est la mairie. ILS ONT MON PASSEPORT! C'est une excellente nouvelle, mais en même temps, c'est dommage. A un jour près, je partais dans des conditions normales. Il serait arrivé le 9, je me serais envolée le lendemain, comme prévu. Si l'on considère tout cela d'un point de vue objectif, mon passeport à été délivré dans un délai de deux semaines, ce qui est relativement rapide.

Il me faut donc retourner à l'agence Air France, pour changer de nouveau la date de départ. Il n'est pas question de rentrer le 22, sinon je raterais une semaine de cours. Alors c'est parti pour rentrer le 12, deux jours avant la rentrée. Le retour est opéré par Aéromexico, mais à ce moment, je ne me doutais pas que ce choix courrait à une autre catastrophe...cf article suivant!