jeudi 16 août 2007

El Sol de México

Una tardecita en México.
J'ai oublié mes clés dans la voiture de Corina, et il semble qu'elles aient glissé de ma poche. Mieux vaut que ce soit dans la voiture que dans la rue, non?
Sachant qu'il n'y aura personne à Villa Olimpica avant 23h, je décide de renouveler une petite visite au centre de México. Karime, une fille que j'ai rencontré dans l'avion, me conseille via MSN de visiter le Parc de Chapultepec et le Musée d'Anthropologie. J'arrive vers 19h au Parc, mais il est visiblement fermé. J'aurais du m'en douter!!

De toutes façons, mon objectif principal était de retourner au Zocalo.
De la station de Chapultepec au Zocalo, je commets une petite erreur. J'ai oublié que les wagons étaient parfois séparés. Je me retrouve au milieu d'une marée de Mexicains. Les rares jeunes filles assises ici sont pour la plupart accompagnées de leur novio. Alors ils sont là les Mexicains, culminant à 1m65-70, la peau mate et les pommettes saillantes. J'en observais un dans le pesero, il ressemblait à peu près à ça....

Je ne suis pas intimidée. Une place se libère, et un homme m'invite cordialement à s'asseoir. Je le gratifie d'un grand sourire: sympa! J'arrive enfin à la station du Zocalo. Le problème est que les portes restent ouvertes 20 secondes montre en main. Je me retrouve à valser entre une hordes d'hommes furieux qui essaient de rentrer, et moi de sortir. Je me sens comme une balle de flipper. Je tiens bon, et j'arrive à m'arracher de la masse qui me retenait prisonnière dans le train. Gagné!!

Je m'imprègne de la grandeur du Zocalo. Ah, que j'aime les grands espaces! Je peux enfin respirer. Elle paraît encore plus immense, dépouillés des marchés oaxaqueños. Les tentes géantes ont disparu, les nieves aussi. Je visite rapidement la Catedral, apparemment c'est l'heure de la messe.



Sur la place, trois vieilles femmes sont assises et préparent des sortes d'énormes tortillas vertes, avec de la salsa picosa, du fromage et de la purée de haricots rouges dessus. Elles sont parsemées d'herbes que je connais bien: la menthe et la coriandre. Ce sont des tlayudas et ressemblent de loin - mais vraiment de loin - à des pizzas, et coûtent seulement 15 pesos.


C'est une jolie jeune mexicaine qui m'explique la composition du plat. Elle a un gros appareil photo autour du coup. Des reporters? Elle a fait des études de journalistes à la UNAM et en ce moment fait un stage à l'Universal. C'est un journal reconnu et sérieux, qui gagne en indépendance. Il y a un regroupement sur la place; apparemment des étudiants qui n'ont pas pu entrer à la UNAM et qui manifestent. Les forces de l'ordre sont là et les journalistes sont près à prendre des clichés si jamais altercation il y a. Mais tout reste calme.
Un des reporters à l'oeil qui brûle à cause du chile (le piment). Son collègue me demande si quelqu'un a de l'eau. Je sors aussitôt ma bouteille; il fait couler un filet d'eau sur son oeil et recouvre la vue au bout de quelques minutes.
Un des reporters, le plus rigolo, me demande si j'ai déjà mangé. Je lui dit que la tlayuda me suffit, mais qu'un petit truc sucré me plairait bien. Il est vraiment très drôle, à chaque fois que je lui parle il tend l'oreille en me disant "what?". Alors il me dit qu'il m'invite, car visiblement je ne connais pas bien le coin. J'accepte - une chose que je n'aurais jamais faite à Paris! Engager une conversation avec un groupe d'inconnus, puis accepter l'invitation d'un homme que je ne connais que depuis 1h, non, jamais! Mais ici nous sommes à México - justement ne devrais-je pas avoir peur?

Mayto - ainsi le surnomme-t-on - est de garde jusqu'à 23h, il doit donc rentrer à son journal "El Sol de México" pour déposer ses clichés.
http://www.oem.com.mx/elsoldemexico/
Comme lui et moi passons par la station de Métro Hidalgo, il m'accomagne. Comme un Papa gâteau, il me propose de prendre un café au Sanborns. Après quelques minutes passées à hésiter, "Prends ce qui te plaît, insiste-t-il, aujourd'hui c'est jour de paie!' Il choisit un chocolat et moi une délicieuse et généreuse coupe Tres Marias. C'est devant trois boules de glace à la fraise, au chocolat et à la vanille que je l'écoute attentivement.
Il est essentiellement photographe, et exerce le métier depuis une vingtaine d'années. Tout à commencé en 1985, pendant le tremblement de terre. Il prend quelques clichés et les propose à un journal. C'est pris! Depuis il aura beaucoup voyagé, au Nord comme au Sud.

Il aura rencontré le Subcomandante Marcos (Sous-commandant car ce sont les indigènes qui commandent!). Il ne quitte jamais sa pipe, dit Mayto.

Quand à Bill Gates, il a vraiment une tête de petit génie! Oui, Bill Gates, à présent numéro deux après un libano-mexicain propriétaire de Sanborns et de Telmex. Carlos Slim possèderait 900 milliards de dollars. Comme dirait ma prof de journalisme, non sans humour, nous devrions être fiers de tous contribuer à sa richesse.




Côté politique, il m'explique que l'actuel président est Felipe Calderon du PAN (un parti de droite), mais que le président légitime est
Lopez Obrador, leader du PRD. Selon lui, Lopes Obrador aurait dû gagner les élections, mais ce sont des fraudes électorales qui ont finalement mené Calderon au pouvoir. Mayto me dit que si un jour il va au Chiapas, il m'appellera. A la bonne heure!
















Lopez Obrador, challenger de...

... Felipe Calderon



Je suis vraiment heureuse de cette rencontre, aussi riche qu'inattendue.
J'en avais presqu'oublié le problème des clés. Heureusement, Corina et Wendy, sa nièce, sont déjà à l'appartement 302. A la télé, je découvre qu'il y a eu un tremblement de terre au Pérou...


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