vendredi 19 octobre 2007

Apocalypto, ou les sacrifices humains
















Un film sur la civilisation maya et les sacrifices humains!!!!!!!!
Allez voir Apocalypto, de Mel Gibson. Il est sorti en janvier 2007. Le scénario n'est pas très consistant mais visuellement, c'est très frappant.
Alors que je rentrais de mon cours de Teoria del Periodismo Contemporaneo, je croise Shulin qui va dans la direction opposée. Shulin vient de Beijing et termine son 2e semestre en échange au TEC. Je le connais de mon cours de hip hop. Je l'avais tout d'abord pris pour un coréen, à cause de sa peau mate et des trait de son visage. Il m'avait proposé de venir manger chez lui un jour, car il adore faire la cuisine. Cette fois-ci, comme il est libre, je le suis jusqu'à Tepepan, là où il habite. Alors qu'il est occupé à préparer du poulet et du riz, il me lance un film qui a attiré mon attention. Apocalypto de Mel Gibson. Il paraît qu'à partir de la deuxième moitié du film, on voit des scènes qui coupent l'appétit.






Tout commence dans une paisible forêt. Une troupe de chasseurs mayas se partagent les organes d'une sorte de phacochère qu'ils viennent de tuer. Le fils du chef-qui me fait penser à Ronaldinho en plus beau- organise le partage: le coeur pour toi, le foie pour toi, et pour toi (il s'adresse au souffre-douleur de service) il tend les testicules. Le pauvre gars commence à machouiller et recrache tout. C'est le fou rire général! Le souffre-douleur est stérile, ce qui en fait la risée de tous. La troupe croise une population entière qui demande le passage, visiblement très effrayés. Un des leurs explique que les terres ont été ravagées et qu'ils vont chercher un nouveau début. Le fils du chef fait un étrange rêve, et revoit cet homme, les yeux exhorbités qui tient son propre coeur dans sa main. Au niveau de sa poitrine, une large entaille ensenglantée. Les aboiements d'un chien le réveille, et il voit arriver une horde de guerriers avec des torches. Le petit village est entièrement massacré, la population fait prisionnère, et le chef est exécuté sous les yeux de son fils. Quand on voit le chef de la troupe des envahisseurs, avec son casque à plumes et des crânes humains autour des biceps, on comprend ce qu'il est venu faire.





Les méchants pas beaux emmènent les prisonniers vers leur ville. Ils les peignent d'une couleur bleu vifs. La large foule est en délire, dans l'attente impatiente du...sacrifice! Car la terre à faim, et ne donne pas de bonnes récoltes. Les prêtres disent qu'il faut la nourrir avec du sang des sacrifices humains. Les danseurs sont en transe, la noblesse soupire et les "princes" assistent au spectacle aux premières loges, juchés en haut de la pyramide maya. Les sacrifices commencent: le prêtre, en chantant, incise violamment la poitrine de la première victime, en arrache le coeur et le jette dans un brasier. L'homme est décapité, et sa tête et son corps balancés jusqu'en bas des marches de la pyramide. Des "employés" chopent au vol le cadavre avec un filet.


C'est au tour de "Ronaldinho" de mourir, mais il est sauvé par une éclipse. La terre est repue et il n'est plus nécessaire de faire de sacrifices. Le prêtre, satisfait, dit au général qu'il peut disposer du reste des prisonniers. Les guerriers les amènent devant un grand terrain qui aboutit sur un champ de maïz. Ils les laissent fuir deux par deux, mais s'en servent de cible pour les atteindre avec leur leurs lances et leur flèches. Le souffre douleur reçoit une lance en pleine poitrine et s'effrondre. Suivant: Ronaldinho court en zigzag et évite la plupart des flèches. Il se fait toucher vers la fin, mais pas mortellement. Le fils du général s'approche de lui avec un couteau pour l'achever, mais le souffre douleur (pas encore mort) lui attrape la jambe et le fait tomber à terre. Il se fait tuer, mais Ronaldinho le venge en retournant le couteau contre le fils du général. C'est le début de la longue course poursuite. A travers la forêt, puis le fleuve. Ronaldinho ou "Patte de Jaguar" saute le long d'une énorme cascade et une fois en bas, en profite pour narguer les guerriers. Pas de chance, ils sautent aussi!!!Mais Ronaldinho est sur en milieu connu et décime la horde de guerriers un par un, en tendant des pièges: flèches empoisonnées du venin d'une grenouille, piège à phacochère spécialement pour le chef. Il reste deux guerriers qui poursuivent Ronaldinho jusqu'à la plage. On voit arriver le pire de tout: les conquistadores! Et zut. C'est la fin. Finalement, ce sont eux les plus dangeureux. En conclusion, oui, c'était bien sanglant et bien gore...Je reconnais le Mel Gibson qui a réalisé la Passion du Christ.

jeudi 18 octobre 2007

Exposé Produccion Audiovisual

Mercredi, en classe de Produccion audiovisual, j'ai présenté un exposé sur les adaptations de romans vers le grand écran. Sympa ce sujet, qui m'a bien intéressé. Nous (Adrien, un français qui étudie à HEC Montréal, et moi) avons montré trois extraits: un des Liaisons Dangereuses de Stephen Frears, un de Shining de Stanley Kubrick et un de Memento. Dans le cas des Liaisons Dangereuses, le roman épistolaire est retranscrit à l'écran par l'actuation des acteurs, les décors et les costumes datant du XVIIIe. Valmont, sous la demande de la marquise de Merteuil, se charge de l'éducation sexuelle de l'innocente Cecile de Volanges. Le matin d'après, elle ne sent pas très bien... Pour voir la vidéo cliquez ici!
L'adaptation de Shining a été un peu moins fidèle, puisque Kubrick s'est plus focalisé sur la descente aux enfers de Jack, le père de Danny, que sur les pouvoirs surnaturels de Danny comme dans le roman. Regardez comment Jack Nicholson devient fou à lier!
La présentation s'est bien passée. Ce qui me réjouit encore plus, c'est le changement de groupe. Plus d'Ingrid ni d'Ananda, mais Ivette et Nayeli qui ne me demandent presque rien. Pour le court-métrage, les acteurs seront français et les dialogues aussi. Je ne peux pas jouer vu que je dois être derrière la caméra! Mais j'espère que j'apprendrai quelque chose du projet!

Permiiiiiiiiiiiiiiiis

Quelle honte!
Mais que c'est rigolo! Que c'est plaisiant!
Pour la modique somme de 438 pesos, j'ai obtenu mon permis de conduire mexicain. Pas d'examen, et ce document de la taille et de l'apparence d'une carte bleue me donne le droit de prendre le volant à l'intérieur des Etats Unis Mexicains.
Cela a du me prendre une heure, car l'administration avait des doutes sur la validité de mon FM3. Tous étudiants en administration à la UNAM, ils rigolent quand ils apprennent que je suis au TEC. Pourquoi? Parce que c'est l'école la plus chère et pas la meilleure selon eux. Je les laisse avec leur arrogance du type "je suis dans la meilleure université du pays" et j'attends patiemment que l'on m'appelle. Une photo, une empreinte du pouce droit et une signature, et voilà que ma carte est prête. C'est impressionnant! Marck a eu le permis avant même de savoir manipuler un volant. Ici au Mexique, ce sont les parents qui enseignent à leurs enfants à conduire. Pas trop de code de la route avec ses 40 questions, pas de 20h de conduite pratique, et une grosse économie! Pas d'arnaque de la part d'auto-écoles. Tout d'un coup, les mauvais souvenirs de l'ECF (Ecole de Conduite Française) de Poitiers me reviennent. Quelle horreur! Ici sur le territoire mexicain, j'ai appris à éviter les collisions avec les taxis et les peseros, à m'insérer dans une file sans avoir aucune priorité. Bref, à survivre au volant au Distrito Federal. J'en suis bien fière.


Embouteillages typiques du Distrito Federal

dimanche 14 octobre 2007

Tulancingo

Tulancingo! Le village natal de Marck, dans l'état d'Hidalgo. C'est à un peu moins de 2h du Distrito Federal (surtout quand il conduit car j'ai tendance à conduire plus lentement que lui). J'exagère. Tulancingo n'est pas une village mais une ville, sans prétention, sans rien de spécial. La seule attache affective qu'il a ici, c'est son père et rien d'autre. Nous le retrouvons à son consultorio, la où il travaille.Il nous reçoit entre deux consultations. J'observe le père, qui a l'apparence d'un mexicain typique: peau mate et yeux bridés, cheveux noirs gominés et attachés en queue de cheval. Il a une petite bedaine, et je sais que c'est parce qu'il est bon vivant avant tout! Mange tout ce que tu peux, car demain tu ne sais pas si tu seras encore là...Telle est sa philosophie.

La maison de Marck est assez grande pour une personne qui vit seule. Derrière la lourde porte en bois, nous passons par le garage qui abrite une sublime Corvette noire, comme peinte à la laque. La structure est bien basse et bien lisse. Ces engins là montent à plus 250 km/h et Carlos, le père, ne s'est pas gêné pour l'atteindre sur l'autoroute.

Nous sommes un peu désoeuvrés, jusqu'à ce que Marck ait l'idée de m'emmener jouer du piano dans un "mini-conservatoire". On y rencontre un professeur, Jonatan, à l'accent assez espagnol, ou plutôt catalan. Je commence par jouer "The Heart Asks Pleasure First" de Michael Nyman, un air connu du film "La leçon de piano" de Jane Campion. Je pianote le début de Cancer de My Chemical Romance, et un des élèves de Jonatan se retourne avec l'air surpris. Je comprends quand je lis "My Chemical Romance" imprimé sur son T-shirt. Un fan,autre fan! Ensuite, Marck m'emmène à un café où joue Lalo, un de ses anciens prof de guitare. Nous sirotons un "Cookies and Cream", cappuccino agrémenté de miettes d'oreos et de lait condensé. Marck demande à Lalo qu'il joue sa chanson préférée. Tout ce que j'en ai retenu c'est "La vida es una cancion, aquél que no se la sabe la tararea." La vie est une chanson. Celui qui ne la saît pas la choubidoubidouwah (en gros murmure des sons imprécis au lieu des paroles.

Nous arrivons au Zocalo. Des musiciens se préparent sur la place; puis arrive le même Lalo avec sa guitare pour jouer la MEME chanson, accompagné d'un flutiste, devant un gros public. Nous dansons comme des idiots avec Marck. Une fois que nous nous sommes lassés, nous allons embêter des petits mexicains en train de jouer au foot. Je retiens ma respiration chaque fois que le ballon passe à deux doigts des étalages de bonbons autour de l'aire de jeux. Après qu'un policier ait rouspété, nous sommes contraints d'arrêter. Que faire à présent? Rentrer à la maison.

Plus tard dans la soirée, Marck appelle Alejandro, un ami, qui nous propose une sortie en boîte. Après avoir traversé toute la ville à trois sur un scooter, nous arrivons au niveau d'un faux palmier décoré de néons flashys. Pendant le trajet, j’avais la vague impression d’être de retour au Vietnam. D'autres amis de Marck le saluent dont Noemi, une des organisatrices de la soirée. Elle est plutôt jolie, vêtue d’une robe de soirée noire en bustier, d’un collier en faux diamants et d’une banderolle à la Miss France. Tiens ç’aura été une de mes rares soirées en « boîte » et il a fallu que je vienne jusqu’à Tulancingo pour sortir.

Il est minuit et Marck me déclare : « ya me aburrí ». Le verdict étant tombé, nous rentrons donc à pied à la maison. Carlos rentre aussi à une heure assez tardive car il travaille énormément (je dirais même sans relâche, puisqu’il suffit que quelqu’un l’appelle à trois heures du matin pour qu’il accourre). Il a laissé sur la table un énorme cheesecake à la framboise, pour l’anniversaire (un peu tardif) de son fils. Je regarde sans comprendre un journal d’informations présenté par un clown surréaliste, le meilleur noticiero selon Marck. C’est peut être une version à la mexicaine des Guignols de l’Info. Un peu après, je file dormir dans la chambre de César, le défunt frère de Marck, où les placards sont remplis de figurines de Star Wars poussiéreuses. Il était apparemment un grand collectioneur.

Le lendemain, je suis surprise de voir une femme entrer dans la chambre. C’est en fait la dame de service qui aide la famille depuis 10 ans, et qui s’est un peu relâchée dans son travail, me dit Marck. Pour lui, la vaisselle de chez nous est bien plus propre que celle d’ici. Nous allons chercher le papa au cabinet pour aller manger. A l'intérieur de l'ambulance paternelle (équipée d'un écran DVD!) nous fonçons dans les virages. "El Doctor Villegas" me parle en même temps qu'il manie le volant, mais je n'écoute pas. Je suis terrorisée par la vitesse avec laquelle il prends les virages montagneux. Tel père, tel fils dit-on. Je savais que les ambulances filaient à toute allure, mais celle là bat tout les records alors qu'il n'y a aucune urgence, juste celle de déjeuner.

Nous arrivons à une sorte de chalet, construit de rondins de bois si je me souviens bien. Nous commandons une entrée bien généreuse: tortillas, avocat, chorizo, couenne de porc. Je craque pour le chorizo. Vient ensuite une soupe de champignons pour moi, une soupe de lentilles pour le Docteur et une paella (!!) pour Marck. Lorsqu'arrive ma "trucha a la veracruzana", une sorte de plat à base de poisson entomaté, je n'ai déjà plus faim. Va pour un dessert? Noooon!

Par contre, je suis persuadée que les animaux du zoo où Marck m'a emmenée étaient mort de faim. Après un retour en voiture au centre de Tulancingo et trois montées terrifiantes, j'arrive hors d'haleine au zoo. Nous sommes venus nourrir les singes, les lamas, les autruches, les canards,les "martuchas" des animaux ressemblant à des loutres, aux yeux étrangement blancs.

Martucha aux yeux normaux

Je tends une brindille d'herbe à un petit singe, qui a l'air tout à fait inoffensif. Erreur: il pousse un hurlement strident en m'aggripant toute la main. Je recule en criant aussi. S'il y en a un qui rigole bien, c'est Marck. Je remarque une chose: les animaux sont restés bien machos. Ce sont les mâles qui viennent rafler toute la nourriture que nous donnons, alors que les femelles restent en retrait, l'air triste et surtout soumis. Je m'offre des sensations fortes en effleurant les ailes et le cou d'une autruche, ainsi que la queue d'un crocodile. Cela m'a fait bizarre de tendre la main à des singes qui n'avaient pas l'air si animaux que ça. Sur leur main, des empruntes digitales comme les nôtres, de grands yeux humides, une moue boudeuse, et beaucoup, beaucoup de poils. Les responsables du zoo viennent nous chercher pour nous dire de partir, car ils ferment. Nous repartons satisfaits.

Nos pas nous mènent vers le Zocalo, où nous allons déguster des glaces Santa Clara. Elles sont très bonnes, mais il faut y mettre le prix. Je choisis Crème écossaise et mangue light, et mi compañero prend citron et manque light. Nous tombons dans le comble de l'impolitesse en assistant à un mariage à l'intérieur de la Cathédrale de Tulancingo, en train de lécher nos glaces. Marck trouve l'édifice affreusement laid. Je décide qu'il vaut mieux partir avant de se faire attraper!

La cathédrale de Tulancingo

Un dernier au revoir au Docteur, un salut à la tante de Marck et à son fils roux comme Poil de carotte, et nous prenons la route vers le Distrito Federal. La nuit est déjà tombée.



Echec scolaire. Malditos sean

Je viens de voir le résultats de mes partiels, et rien de très glorieux.
Au contraire, je fais face à une mauvaises surprise: je n'ai pas eu mes crédits en production audiovisuelle. Mes soupçons se tournent vers les deux pestes d'Ananda et Ingrid. On dirait qu'elles m'ont "saqué" à la dernière co-évaluation. J'ai eu 62/100 au total. Le discours d'Ananda était clair: je ne voudrais pas paraître mal éduquée mais tu ne fous rien pour nous aider. De mon côté, j'ai l'impression qu'elles n'ont rien à faire de ma participation. Seul Lalo, le responsable des tallers techniques (il nous apprend à nous servir d'une caméra, d'une cabine audio, etc) semble éprouver un peu de compassion. Il m'avait commenté que les deux autres et lui s'entendaient bien, mais qu'il comprenait que le courant ne passait pas trop entre elles et moi.

A cela s'ajoute une sombre défaite: le deuxième partiel de Lénine. J'ai révisé avec les cours de Tania, une bonne élève du cours. Et pourtant, les questions de l'examen me laissent devant l'angoisse de la feuille blanche. Actes formellement législatif, et juridictionnel...Il donne d'autres questions qui sollicitent des connaissances très pointues dans la matière. Je me sens perdue...et le verdict tombe: Lénine me met 50. C'est moche. Je prends la décision d'abandonner cette matière, comme Marck l'a fait pour Administracion financiera car les deux premiers partiels ne s'étaient pas trop bien passer. Génial, cela me fera trois heures en moins à sommeiller tous les mardis soirs. Ce geste symbolique se traduit par "dar de baja una materia". Je n'ai pas de regrets.


mardi 9 octobre 2007

Road trip to Taxco


L'heure est grave. Même après la fin des partiels, je suis encore submergée de travail. Contrôle de lecture et exposé pour demain, en Produccion Audiovisual. J'ai également un partiel de droit économique a réviser. Mais que faire?!

Et pourtant, ma tête est encore plein de souvenirs de mon dernier voyage. Tout est arrivé sur un coup de tête. J'avais déjà eu l'idée d'aller à Taxco avec Marck il y a assez longtemps, mais au lieu de cela nous étions allés au Six Flags.

Qu'est ce que Taxco? Une ville spécialisée dans l'artisanat en argent et dans les églises, rien de plus selon Marck. Il a bien changé d'avis depuis. Ce samedi-là, il devait terminer un examen à la maison. Une fois terminé, il m'a dit: "Allez prépare tes affaires, parce que ce soir on ne va pas dormir ici." Ah oui? Et comment ça?! Sa main parcourt l'énorme carte des autoroutes mexicaines, que j'ai achetée au Sanborn's de Galerias Coapa pour 60 pesos. Cela n'a pas l'air si loin que ça. Nous partons du DF vers 8h30 du soir, pensant arriver à 23h30. Après plusieurs virages en épingles où je serrais bien les dents, nous sommes passés par Cuernavaca qui est à peu près à mi-chemin. Nous voyons la nuit tomber doucement sur les montagnes mexicaines et sur le bitume mal entretenu de l'autoroute. Marck garde un bon rythme, et c'est avec grande surprise que nous arrivons à 22h30! Soit seulement au bout de deux heures de trajet.

La Avenida de los Plateros est la plus longue de la ville. L'hôtel Estrelar est le seul qui offre un parking assez grand. J'ai le guide du Routard à la main, mais il ne va pas beaucoup nous servir en fin de compte. Marck estime que ce n'est pas la peine de tout planifier parfaitement et que le meilleur n'est pas dans les livres. Nous sommes à dix minutes à pied du centre, mais les montées sont ardues.

Nous nous arrêtons pour déguster une pizza au restaurant Aladino's (au passage la densité de pizzerias est de 10 au m², donc ce n'est pas le choix qui manque!) et boire de délicieuses limonades, sur quelques notes de guitarre. Une fois rassassiés, direction le Zocalo. Il semble que c'est cette petite place où trône une magnifique église, la Santa Prisca, dont les contours alambiqués se détachent dans la pénombre du soir.

Il est une heure du matin, et alors que s'installe une ambiance animée par les noctambules de la ville, nous retournons à l'hôtel pour nous réveiller tôt demain. Tôt, c'est à dire 11h30! Mais ce n'est pas du tout un problème car la ville est petite. Cap vers le téléphérique! Nous attrapons un microbus devant l'hôtel, direction Los Arcos. Il est plein à craquer mais au fur et à mesure des arrêts, les gens descendent. Nous nous retrouvons juste à côté du conducteur.

Le téléphérique mène à l'hôtel Monte Taxco, le plus chic de la ville. Nous descendons et nous hasardons un peu sur le minuscule terrain de golf. Le temps est ensoleillé et l'air plutôt chaud. Nous redescendons ensuite vers Taxco, admirant la jolie vue à partir de la cabine. La ville est entièrement construite sur une pente montagneuse.

L'idée nous prend d'attraper un taxi pour arriver plus vite au Zocalo. C'est peine perdue: nous nous bloquons rapidement dans les ruelles. Nous descendons du taxi car nous supposons que ça ira plus vite à pied. Le taxi est déjà loin derrière nous quand nous arrivons à l'église. Nous comprenons alors pourquoi il y avait tant de voitures: c'est l'heure de la messe. L'eglise de Santa Prisca est pleine à craquer. Les fidèles, les pieux de toutes générations de Taxco sont réunis pour écouter la prière. Nous arpentons la nef, au milieu de la foule et observons les parois de l'édifice, couvertes de feuille d'or.Il a été financé par José de la Borda, propriétaire d'une mine, qui avait l'habitude de dire: "Dios da a Borda, Borda da a Dios" (Dieu donne à Borda, Borda donne à Dieu).

L'Eglise Santa Prisca, sur la place principale

La spécialité de Taxco étant avant tout l'argent, nous nous aventurons dans une ruelle bordée de boutiques. Colliers, bagues, boucles d'oreilles, il y a de tout pour appatter le chaland. Il a des boutiques individuelles, et il y a des petits marchés (ou tianguis) qui abritent plusieurs stands sous le même temps. Les gens nous appellent, nous disent que l'on peut essayer ce qui nous plaît. L'artisanat est de bonne qualité. Je finis par acheter deux choses (secret!!!cadeau pour la France!) choisies avec soin. Sur le chemin du Mercado de Comida, j'achète une pâtisserie à la noix de coco à une vieille femme. Les vendeurs de sucreries se trouvent un peu partout dans la ville, ce n'est pas ce qui manque.

Nous avons l'embarras du choix...

Une fois au mercado, les restaurateurs nous interpellent en récitant leur menu. C'est toujours la même chose: sopas, arroz, quesadillas, ainsi que tous les plats typiques mexicains. On vient juste regarder, précisons-nous. Nous nous arrêtons dans un stand où les plats sentent bons. Marck commande un mole con pollo et je tente les albondigas (boulettes de viandes). Rien de très surprenant. Il n'est que 17h et nous avons déjà fait le tour de la ville tellement elle est petite! Autre conclusion: quand les joaillers ne vendent pas d'argent, ils font des pizzas!

Il est donc temps pour moi de prendre le volant et d'affronter les effrayants virages du retour. 2h30 après, nous sommes devant notre maison, calle Escuela. J'ai encore des progrès à faire dans ma conduite!
.

vendredi 5 octobre 2007

Parciales II y Pedro Paramo

Cette semaine de partiels a été particulièrement bizarre.

Déjà, Lénine, qui est mon prof de droit économique, décide de sécher l'examen qui sera reporté à la semaine prochaine. Quelque part, ça m'arrange car je ne me sentais pas trop prête. Ensuite, Miguel Angel Najera ne fait pas d'examen écrit en production audiovisuelle. Les choses sérieuses commencent avec le journalisme, où nous devons rédiger en classe un essai sur l'importance des agences d'informations nationales, selon les conclusions du rapport de Sean MacBride.
Et finalement en design, la prof me demande si tout va bien avec mon "modelo". Mais quel modelo??? Elle parle en fait de l'objet organique abstrait que je devais rapporter. Je croyais que le calvaire était terminé avec l'arbre, mais non! Elle veut évaluer ma pomme abstraite. Elle me donne la permission de rentrer chez moi, car oui je suis une pauvre étudiante internationale qui ne comprend rien aux instructions qu'on lui donne! Il est 8h15 lorsque j'arrive, et Marck est encore là à se préparer pour son cours de 8h30. Je rafistole ma pomme, faite de'une boule de polystirène coupée en quarts, entourés de fil de fer rouge et reliés par un gros cercle de fil de fer également. Oui ça ressemble à quelque chose. J'expose mon chef-d'oeuvre en racontant à la prof ce qui me passe par la tête: que j'ai voulu faire ressortir l'essence de la pomme avec le fil de fer rouge, qu'elle paraît symétrique mais que si on regarde de près elle est imparfaite. Blablablabla et finalement la prof me gratifie d'un joli 98/100. Ouf!

Il ne me reste plus qu'à rendre mon Book Report sur le livre Pedro Paramo de Juan Rulfo, pour la classe de Cultura de México. Je ne l'ai même pas lu jusqu'à la fin et je me suis tout de même couchée à 2h40 du matin pour terminer cette fiche de lecture. Le roman, comme bon nombre de romans latino-américains de l'époque contemporaine, se classe dans la veine du realismo magico. La structure narrative du roman est un vrai chaos au premier abord: des flashs-backs en masse, l'histoire principale d'un vivant évoluant au milieu d'un village, peuplé de morts qui parlent. Le héros est Juan Preciado, fils de Pedro Paramo. Dolores, la mère de Juan, lui fait promettre sur son lit de mort qu'il ira rechercher son père au village d'origine et qu'il lui fera payer cher le prix de l'abandon moral et financier dans lequel il les a laissés. Soit. Quand Juan arrive au village, Comala (récipient de boue où l'on place des braises), il ne trouve qu'un désert inhabité, à l'atmosphère suffocante et qui n'a rien à voir avec la verdure décrite par sa mère. Comala est comme la bouche de l'enfer, le purgatoire où déambulent les âmes en peine. Il apprend également par son demi-frère que son père est mort. Cependant, le lecteur va vivre certains épisodes de la vie de Pedro Paramo, par flashbacks. Qui est Pedro Paramo? Un jeune homme ambitieux, près à tout pour avoir ce qu'il veut. Il épouse Dolores pour ses propriétés puis l'abandonne, fait assassiner le père de la femme qu'il aime car celui-ci s'opposait au mariage, et règne en tyran sur le village de Comala. Cela se passe dans le Mexique révolutionnaire, entre 1910 et 1928. A cette époque domine un modèle rural et féodal, où règnent en maîtres les caciques, souvent grands propriétaires. Faire la fiche de lecture m'a donné envie de lire le livre, tout d'un coup! Même si je bute à chaque mot de vocabulaire (ce qui ne manque pas) je compte bien le terminer. Après, je le passerai à Marck.

Nous nous sommes littéralement convertis en fanatiques des donuts de Krispy Kreme, surtout pour les beignets fourrés à la framboise. Mais comme nous arrivons tard, vers 22h40, il n'y en a plus alors nous nous résignons. Nous circulons essentiellement en taxi, car Dolores (ainsi ai-je baptisé la voiture) a été envoyée à la réparation pour 4000 pesos. C'était le prix minimum pour la remettre sur pied. Elle avait une éraflure, une jante déformée et le capot un peu endommagé par l'accident de Veracruz. Malgré cela, Maco veut continuer à voyager avec elle.

Dolores est une Chrysler Neon grise et ressemble un peu à ça!

jeudi 4 octobre 2007

Parciales bis et piano, pianissimo!

Nous entrons dans la magnifique période de la seconde session de partiels.
Comme d'habitude, je n'ai rien fait. Wow wow wow.


Un arbre abstrait

Marck a passé tout le jour de son anniversaire à m'aider à mon projet de design. Il consistait à créer un arbre abstrait, à partir d'un croquis d'un arbre réel du TEC. Marck a vraiment eu pitié de la première version de mon arbre abstrait, fait de misérables batons de silicone, rafistolés au scotch et couverts de vieux papier froissé de couleur marron, et surtout, de la taille de ma main. Non, vraiment, cet arbre ne ressemblait à rien. Dans un élan d'inspiration créatrice, il est allé chercher de la pâte à modeler et du papier spécial de plusieurs gammes de verts.

Sur un carton illustration, il a modelé un joli tronc doté de trois branches principales avec de la pâte à modeler. Ensuite, nous avons découpé plusieurs morceaux de fil de fer (alambre) et nous y avons glissés des feuilles en forme de triangle. Le résultat était très impressionnant. J'avais peur de la réaction de la prof de design, mais elle m'a dit que c'était très bien! La seule remarque qu'elle a faite, c'est que le tronc n'était pas assez abstrait, voir trop figuratif. Par contre elle a beaucoup aimé la réalisation des feuilles. Et j'ai eu 100!!!!!!! Et ce 100, je le dois à Marck, bien sûr. Je ne sais pas ce que nous allons faire du chef d'oeuvre, mais le créateur semble plutôt réaliste lorsqu'il dit qu'il finira bien par le jeter.



Amores Perros

C'est le film que nous avons commencé à regarder en classe de Cultura de México. J'en avais beaucoup entendu parlé...pour la présence de Gael Garcia Bernal et pour la réalisation par Gonzales Iñarritu (le même que Babel). Octavio, le personnage principal, se fait de l'argent grâce à son chien de combat, qui enchaîne les victoires. Il rêve de s'enfuir grâce à cet argent avec Susana, la femme de son frère. Le film commence de manière assez choquante: course poursuite en voiture entre Octavio et des gars armés, et sur la banquette arrière de la voiture d'Octavio gît le corps ensanglanté d'un chien. Pour Marck, Gael Garcia Bernal est un acteur au grand potentiel mais qui n'a pas bien choisi ses films: El crimen del padre Amaro, La Mala educacion... Des films qui se veulent crus et réalistes mais qui en fait n'ont pas beaucoup d'impact sur lui. Mais il ne faut pas oublier que Marck est un insensible et un je-m'en-foutiste déclaré (lui dis-je pour le taquiner).

Quelques images du film Amores Perros. Le blondinet c'est le méchant.



Récital de piano

Il fallait conclure tous ces cours de piano au TEC par quelque chose de joli. En effet, j'ai décidé de laisser tomber le piano, faute d'instrument pour pratiquer à la maison. Et encore, si le professeur était bon, mais ce n'est pas trop le cas. M. Dias dit qu'il enseigne mais ne pratique plus le piano,et pour lui la plus grande erreur de sa vie a été le mariage avec des femmes non musiciennes. C'est lâche...Je réponds en rigolant que de toutes façons je vais épouser un pianiste. Ses commentaires me désolent un peu, tellement ils sont maigres. Je joue le prélude de Rachmaninoff du début jusqu'à la fin, et tout ce qu'il trouve à me dire c'est que par endroit je ne joue pas assez piano. Pour expliquer la notion du Staccato à une élève, me rapporte Marck, il a dit que le piano devait être comme une plaque chauffante sur laquelle le pianiste venait se brûler les doigts. Arf arf. Le soir, à 19h, j'arrive au TEC pour l'audition. Nous sommes quatre à jouer et je passe en deuxième, présentant l'Arabesque n°1 de Debussy et le Docteur Gradus Ad Parnassum. Corina est venue armée d'une caméra, et a réussi à traîner son fils Enrique et son neveu. Enrique a l'air de s'ennuyer ferme sur sa chaise. Le Clair de Lune interprété par la première élève est un chaos sur le plan rythmique. De mon côté, j'ai fait ce que j'ai pu, avec des erreurs par ci par là. Marck, après le concert, m'a dit que le début a été delicioso, même si je me suis trompée par moments. C'est bien pour quelqu'un qui n'a pas joué régulièrement depuis deux ans. L'élève qui suit est victime de panico escénico: il s'emmêle un peu les pinceaux et ça fait de la peine...il reprend son Clair de Lune de Beethoven depuis le début, puis trébuche sur les mesures de la Lettre à Elise.Pareil pour les préludes II et III de Bach, où ses mains sont désynchronisées. Le dernier à jouer est plutôt bon et interprète une sérénade de Schubert et deux autres morceaux de compositeurs mexicains. J'aime beaucoup. A la fin du récital, Corina propose de me voir en vidéo, mais je n'en n'ai pas trop envie. Nous rentrons à la maison avec Marck, après avoir dit au revoir à tout le monde.

Nouvelle routine, avec des événements joyeux ou douloureux

Eh oui, une nouvelle routine s'est installée ici, à México.
Après l'intensive aventure de Veracruz, la vie normale a repris son cours.


Films

J'ai regardé Dolls, un film de Takeshi Kitano pour la classe de design, mais il ne m'a pas trop plu. Je l'ai trouvé assez ennuyeux pour un film du célèbre et controversé réalisateur japonais.



Ce sont des histoires d'amours parallèles, toutes liées par un fil rouge. Parmi elles, il y a l'histoire d'un jeune homme qui, sous la pression de ses parents, rompt avec sa fiancée pour se marier avec la fille d'un puissant PDG. L'ex-fiancée tente de se suicider et, pris par le remords, le jeune homme décide de prendre soin d'elle à la sortie de l'hôpital et de ne plus jamais la quitter. Ils vagabondent sans vraiment trouver de but. Une autre histoire est celle d'un vieux yakuza, qui a abandonné un amour de jeunesse pour se consacrer à son office. Son amour ne l'a pas oublié. La jolie jeune fille qu'elle était est devenue une femme d'âge mur- mais qui a gardé son charme. Depuis plus de 30 ans, tous les samedis, elle vient s'asseoir sur le banc d'un parc pour apporter son repas (bentô) à son petit ami...qui ne viendra pas.
Un autre fan d'une star de la pop japonaise décide, à la nouvelle d'un accident de voiture de celle-ci, de se crever les yeux. Et ainsi de suite...

Le soir même, je regarde avec Marck le film Combien tu m'aimes, avec Bernard Campan, Monica Bellucci et Gerard Depardieu.


C'est rigolo par moments, et la musique d'opéra est bonne même si sur le fond le film n'a pas un grand intérêt. Monica Belluci interprète le rôle d'une hôtesse de bar, ou plus précisément une prostituée. Son chemin croise celui d'un insignifiant employé de bureau, fragile du coeur, (Bernard Campan) qui a gagné au loto. Il lui demande donc de vivre avec lui, moyennant la modique rémunération de 100 000 euros par mois jusqu'à ce que s'épuise le magot. Une scène mémorable est celle où la belle italienne, malade, vomit un peu partout alors que le médecin - et meilleur ami du héros - meurt d'une attaque cardiaque pour l'avoir vue toute nue!

Tous les français sont unanimes sur le fait que Monica est la plus belle femme du monde!!!!


Clash avec les bimbos girls de mon groupe de production audiovisuelle.

Ce sont de bons moments que je passe, et bien sur il y en a des moins bons.
L'ambiance est plus que médiocre au sein de mon groupe de Production audiovisuelle. Les deux bimbos, Ananda et Ingrid, semblent de moins en moins supporter ma présence, et je le leur rend bien. Je les trouve affreusement superficielles, à jouer les fashion victims et à parler ouvertement de leur vie sexuelle. Ananda - qui se croit de toute beauté mais qui ne ressemble pas à grand chose à côté de Ingrid- se vante d'ailleurs de s'être "tapé" un coréen et un cubain et ça me donne la nausée rien que d'y penser. Nous passons un après-midi à Xochimilco sur une trajinera, à interviewer le conducteur de la barque, un charmant vendeur de sucreries, un groupe de mariachis; un vendeur sur un marché de fleurs, des danseurs de ballet hongrois. Bien sûr, les demoiselles prennent soin de me mettre à l'écart des interviews, si bien que je les suis sans piper mot. Pour le dernier travail, elles m'avaient déjà gratifié d'un 8 et d'un 9 sur 20 pour mon aimable participation, à l'occasion de la co-évaluation de l'équipe. Commentaire PUBLIC du professeur, Miguel Angel Najera: No sé qué paso con el grupo de Linh, pero la masacraron.
Le véritable clash a eu lieu le week-end précédent, quand elles m'ont clairement fait comprendre combien j'étais irresponsable, en précisant qu'elles m'avaient envoyé plein de messages - je ne les ai jamais reçus- et donc auxquels je n'avais jamais répondu. Alors qu'Ingrid plaidait la cause du choc culturel, Ananda crachait avec l'amabilité d'une vieille vendeuse aigrie que je n'avais rien fait pour les aider, et qu'avec d'autres "étudiants de pays étrangers" les travaux s'étaient pourtant bien passés. J'avoue qu'avec la sympathie que jai pour elles, je n'ai pas trop fait d'effort pour chercher à les voir. Je fais quand même l'effort de venir à l'édition du projet de reportage radio, et sur l'écran de veille du PC d'Ingrid, je ne vois que des photos d'elles. Elle à la plage, elle en poupée RnB, elle en égyptienne, elle et elle. Ca fait quand même peur.
Je prends la décision de quitter le groupe, puisqu'entre les brimades et l'ignorance, aucune autre solution ne me convient. Je rejoins Ivette, Nayeli et Adrien (étudiant en échange venant d'HEC Montreal) qui m'acceptent sans problème.



Elégante gastro-entérite

Le week-end du 22 au 24 septembre inclus a été assez douloureux, à cause d'une très vilaine gastro-entérite. Je ne donnerai pas les détails des symptômes, mais la fièvre m'a réveillée à 5h du matin. La migraine me donne la nausée, et je me demande si ce n'est pas la salade, simplement lavée à l'eau du robinet, qui m'a terrassée, où bien le brownie au chocolat du Chili's que je n'ai pas digéré. Marck n'a rien du tout, il est même assez en forme. Après m'avoir traitée en rigolant d'hypocondriaque, il commence à s'inquiéter pour ma santé. Son père, médecin, diagnostique par téléphone la gastro et me prescrit des injections. Mais c'est seulement la prescription du médecin du TEC que je prendrais en compte. Après un passage à la pharmacie de la Comercial Mexicana juste en face du TEC, je débourse 370 pesos de médicaments. Cela en vaut la peine, puisqu'après quelques cachets de paracétamol, la migraine disparaît.


Légale sur le sol mexicain

Ma situation au Mexique, en même temps que celle de beaucoup d'autres étudiants internationaux du TEC, est enfin régularisée! Après 6 signatures et deux empreintes du pouce, je suis officiellement enregistrée à l'INM, Instituto Nacional de las Migraciones! Mon FM3 étant valide, je peux enfin ouvrir un compte en banque et faire les démarches pour obtenir mon permis de conduire. Ici, pas d'examens, il suffit d'y mettre le prix (environ 500 pesos)! A l'INM, je rencontre Bastien, un étudiant de Sciences Po Paris, campus de Paris, qui est en échange au TEC de Santa Fe. Il voit les choses en grand, comme faire un stage à NY au lieu de rester au TEC pour le deuxième semestre.


Qué descanses en paz, Pablo


Le pseudonyme de Julie sur MSN était assez clair: la tierra ha perdido una estrella. Cette étoile, c'est Pablo Fernandez. Florencia m'a informée de la terrible nouvelle le lendemain. Le 21 septembre, il est mort d'un accident de voiture à Marseille: un choc contre un camion. C'était un des meilleurs amis de Julie au Mexique, alors qu'elle faisait son stage à Detras de la noticia et que lui travaillait à la Chambre des Députés. Je me souviens qu'il n'y avait pas plus de deux semaines, je parlais encore avec lui sur MSN. Je l'ai même aidé à trouver ses tickets de TGV de de l'aéroport Charles de Gaulle à Marseille. Il s'inquiétait parce qu'il ne savait pas s'il aurait son train à temps, juste après son atterrissage. Il était parti en France pour les vacances et il avait organisé une fête juste avant son départ, mais je n'y étais pas allée. Son dernier mail comportait le titre: SIGO VIVO Y FELIZ, où il nous invitait à fêter son retour chez lui. Mais cruellement, le destin en a décidé autrement. Pablo est mort à 29 ans. Je suis allée à une messe en sa mémoire, près du Teatro de Insurgentes. J'y ai vu sa famille en larmes, le choc a du être vraiment douloureux. C'est Jean-Claude qui m'a ramenée à la maison, malgré le trafic assez dense au retour. Même si je ne connaissais pas bien Pablo, je peux en dire qu'il était quelqu'un de très joyeux et de très ouvert. Quand j'en ai parlé à Marck, il a affiché un sourire assez désolé, qui ressemblait à un :"je sais ce que c'est". En gros, la vie est courte et il faut en profiter, comme si demain n'arriverait peut être pas. Il me parle en souriant de sa mère et de son frère, et de ses multiples facéties quand il était gamin: comment détruire la télévision en deux leçons! Mettre une fourchette dans la prise électrique pour créer un court circuit, ou bien tomber en s'accrochant à la télé.Et bien sur, comment supporter sans broncher la colère de sa chère Maman.

Marck a l'âge de 4 ans

Joyeux anniversaire Marck, Feliz Cumpleaños Marck

J'avais essayé de le deviner en japonais. Le 21 septembre, j'ai osé un : "Quel est le jour de ton anniversaire? Kyugatsu desuka?" Good Guess. Kyugatsu (littéralement mois n°9) veut dire septembre en japonais. "C'est déjà passé?" lui demandé-je en priant pour que non. Marck me fait signe que oui. Alors là je panique, j'ai honte. Comment ai-je pu laisser passer cela?? En fait ce n'était pas vrai. Un peu irritée par ce foutage de gueule, je balance en sa direction la première chose qui me vient sous la main. En réalité, son anniversaire est le samedi 29 septembre et il fête ses 21 ans.

Ca fait trois anniversaires dans mon entourage cette semaine: celui de Lai, une mexicaine d'origine chinoise que j'ai rencontré à la cafeteria du TEC, celui de Joni, un finlandais rigolo qui s'est retrouvé couvert de ballons roses, et de confettis après le cours de Cultura de México, et celui de Marck. Pour l'anniversaire de Lai, j'ai pris un taxi jusqu'au Skybar du World Trade Center d'Insurgentes (un centre commercial, et pas un quartier d'affaire à ce que l'on pourrait croire). Je rentre assez tôt pour ne pas être fatiguée en cours de japonais. Le lendemain, en cours de Cultura de México, un groupe de mexicaine débarque avec un énorme gâteau - pastel de tres leches - acheté au Liverpool.

Je craque pour le pastel de tres leches (gâteau aux trois laits)
Nous le dégustons dans une ambiance festive. Le gâteau est délicieux. La fête continue le jour même avec Marck. On ne sait pas trop quoi faire, alors je lui dis que je dois aller chercher mes lentilles de contact à Galerias Coapa. Le prix est le même qu'en France. Ensuite nous allons à Pericoapa, un marché très proche du centre commercial. On y vend de tout: des vêtements, des chaussures, des DVDs pirates, des sacs, etc. Marck me paie une magnifique veste ou chamarra, que j'hésitais beaucoup à acheter pour le prix. Ca me fait bizarre, c'est son anniversaire et c'est lui qui me fait un cadeau! Il se décide ensuite pour un bon dessert au Chili's. Lorsqu'il va se laver les mains, je demande à la serveuse de faire un petit show pour son anniversaire. Le problème c'est que je ne l'ai pas fait assez discrètement. Marck s'en est rendu compte! Il rigole lorsqu'arrive au moment du dessert une troupe de percussions artisanales (casseroles, poêles), composée par des employés du Chili's. Après le Chili's, direction Coyoacan car Marck a envie d'écouter un guitariste qu'il a repéré dans un bar. Peine perdue il semble que le bar est fermé, voire pire, qu'il n'existe plus! Nous repartons presque bredouilles mais heureux de cette belle journée. Je rapporte à la maison une bougie en forme de balle de golf et un paquet de batons d'encens Nag Champa.

Ces deux dernières semaines se terminent par une belle conclusion...
Marck, te quiero mucho!