mercredi 27 février 2008

Généros periodisticos interpretativos

Je ne saurais pas dire si cette matière est ma préférée. Elle a beau être placée dans un endroit affreux de mon emploi du temps (le mercredi de 19h à 22h), mais je prends toujours plaisir à y aller. Quelques indices m'auraient donné des raisons d'être pessimiste par rapport au cours. En effet, il comporte beaucoup, voire trop de similarités avec la classe de droit économique de Lénine. La classe de Genres journalistiques interprétatifs a lieu dans le bâtiment II, dit Aulas II, le même que celui où Lénine nous étalait sa science et sa verve juridique sur la Constitution des "Etats-Unis Mexicains". Autre point négatif: la classe de journalisme dure trois heures, et ces trois heures sont synonyme pour moi d'énormes souffrances. Je passais mon temps à attendre la pause, car déjà je me rendais à mon ennemi Sommeil, au terme d'une lutte insoutenable. J'en arrive à me demander si les salles de classes du bâtiment II n'étaient pas spécialement conçues pour endormir l'auditoire. Chaque minute était aussi longue qu'une heure. Oui, la classe de Lénine était une vraie séance de torture, et cela aurait été masochiste de continuer à la suivre: je n'apprenais rien, je ne faisais rien, je ne comprenais rien, j'avais de mauvaises notes.

Mais la classe de Luz Maria Garay, véritable antithèse de celle de Lénine, a effacé toutes ces souffrances. Elle a l'aspect d'une mère de famille sympathique, un peu ronde, la peau basanée et les cheveux permanentés. Elle fait partie de ces personnes que l'on qualifie en espagnol mexicain de "buena onda", c'est à dire quelqu'un de facile à vivre. Je ne sais pas pourquoi, ces cours ont le même effet sur moi qu'une séance de thalassothérapie, sans m'endormir pour autant. J'écoute tout ce qu'elle dit, car le contenu m'apparaît naturellement intéressant. Lorsqu'arrive la pause, je me dis intérieurement: "Déjà?" et ne ressens aucun besoin de quitter la salle de classe, peut être pour rester auprès de cette douce chaleur maternelle. Pendant les pauses, Luz discute avec nous ou pianote sur MSN. Sa voix n'est pas particulièrement sexy. Je dirais plus qu'elle est légèrement rythmée et haut perchée, mais je ressens qu'elle coule dans mes oreilles comme du chocolat. C'est très agréable.

D'autre part, ses classes me font penser à celles de littérature que j'avais au lycée. Analyses de texte (cette fois-ci de chroniques journalistiques) et rédaction d'articles de presse. Un des devoirs qu'elle nous a donné consiste en la description d'un marché. Je me lance avec passion dans la description colorée et parfumée du marché de Xochimilco, qui suscite à sa lecture publique des réactions positives de l'auditoire. Je me sens heureuse comme un poisson dans l'eau. Je nage avec plaisir dans mon élément.

J'ai tout de même eu mon moment de stress de dernière minute: un livre de Xavier Velasco à lire: "Luna llena en las rocas, cronicas de antronautos y de licantropos". L'auteur, tel un animal nocturne, ère à travers les boîtes de nuit et les bars à hôtesses, décrivant avec un humour acéré les clubbers, les filles sexy et les shows érotiques dans un recueil de 33 chroniques. C'est génial, tout simplement. Mais comment faire une analyse de son style quand on ne comprend pas la moitié du texte? Son langage est un langage courant, coloquial, parfois familier, et surtout aussi clair que des hiéroglyphes quand on est arrivé à México il y a peine 7 mois. Mais j'y arrive, avec l'aide de Marck, qui se plie de rire chaque fois que je lui lis un paragraphe du livre. La citation culte, c'est celle de la prostituée qui interpelle Xavier Velasco en lui faisant une offre défiant toute concurrence: "Allez approche, mon joli, c'est moins cher que le taxi!" Des perles comme ça, le livre en est comblé.


Je remarque dans ma classe Gabriel, un gars original, qui porte toujours un pull vert et un pantalon à carreaux, et des lunettes rectangulaires comme les miennes. Je l'ai tout de suite repéré pour son talent d'écrivain. Lui aussi a pas mal d'humour, je le vois déjà comme une tête. Je suis alors bien surprise quand, lorsque la prof nous demande de travailler par paires sur un projet de reportage, il se tourne vers moi et me propose de l'accompagner dans son idée de suivre les débuts d'un jeune lutteur de Lucha libre. Le choix de ce thème n'est pas un hasard, puisqu'il travaille pour la AAA (qui est à la lucha libre ce que la Fédération Française de Football est au foot). Je me souviens ne pas avoir particulièrement aimé le show de lucha libre, trouvant cela grotesque, mais puisque c'est Gabriel, alors c'est d'accord.

1 commentaire:

Furan a dit…

Ayé, j'ai terminé de lire la session !! :D

Hé, j'ai appris récemment que la marie-jeanne était aux hommes ce que le chocolat était aux femmes...

Je commence à comprendre l'addiction si facile !

Quant au concept de cours de 19h à 22h, nan, nan, si les autres journées sont conventionnelles, c'est hors de question, pour moi !