Le jour se lève sur Goose Bay, et j'ai définitivement perdu la notion du temps. J'émerge de la douceur réconfortante de mes draps, inquiète cependant. Le pire scénario catastrophe défile dans ma tête: ils sont déjà tous repartis, ils ont oublié de me réveiller. Je toque à la porte de la chambre de Rafael, mais ne reçois aucune réponse. Je sens mon angoisse croitre. Je sors, direction la réception, et j'aperçois une porte entrouverte sur une salle où tous les rescapés prennent paisiblement leur petit-déjeuner. Je souffle de soulagement.
Je retrouve un Rafael souriant qui me fait signe de la main. Je lui raconte la peur que j'ai eue. "Ca m'est aussi passé par la tête" me dit-il en rigolant. "Mais tu n'est pas au courant? Finalement, on ne peut pas aller à México et on doit repartir vers Paris!" Je m'étrangle. QuoooOOOOOIIIIIII????? Retourner à Paris? Je deviens livide, terrorisée par la nouvelle. Rongé par le remords, il consent à m'avouer que c'était une blague. La vérité, c'est que les techniciens vont venir dans la journée et nous pourrons normalement repartir vers 17h. Je ne serais pas aussi optimiste. Je me sers une bonne portion d'oeufs brouillés, de saucisse et de bacon, un verre de jus d'orange et une part de céréales.
Qu'est ce qu'on pourrait faire en attendant le départ? Pour Rafael, c'est évident: jouer dans la neige. Nous sortons par la fenêtre de ma chambre, pour nous vautrer dedans. Les flocons commencent à tomber, tellement gros que l'on peut en distinguer la forme alambiquée. Une voiture s'arrête à notre niveau. C'est la nouvelle manager du Jungle Bar, qui sort du véhicule, et qui a l'air tres sympathique. Elle vient d'un village qui compte en tout et pour tout 46...habitants. Non pas 46 000, insiste-t-elle, mais 46! Goose Bay lui apparaît donc comme une grande ville, alors que pour nous il s'agit d'un trou perdu. Nous lui expliquons que le Mexique est une ville énorme. Ici, il fait moins dix degrés, ce qui paraît relativement "chaud" pour le climat habituel. Rafael a les mains rouges et glacées, c'est la première fois qu'il sent le froid lui transpercer les os.
Je retrouve un Rafael souriant qui me fait signe de la main. Je lui raconte la peur que j'ai eue. "Ca m'est aussi passé par la tête" me dit-il en rigolant. "Mais tu n'est pas au courant? Finalement, on ne peut pas aller à México et on doit repartir vers Paris!" Je m'étrangle. QuoooOOOOOIIIIIII????? Retourner à Paris? Je deviens livide, terrorisée par la nouvelle. Rongé par le remords, il consent à m'avouer que c'était une blague. La vérité, c'est que les techniciens vont venir dans la journée et nous pourrons normalement repartir vers 17h. Je ne serais pas aussi optimiste. Je me sers une bonne portion d'oeufs brouillés, de saucisse et de bacon, un verre de jus d'orange et une part de céréales.
Qu'est ce qu'on pourrait faire en attendant le départ? Pour Rafael, c'est évident: jouer dans la neige. Nous sortons par la fenêtre de ma chambre, pour nous vautrer dedans. Les flocons commencent à tomber, tellement gros que l'on peut en distinguer la forme alambiquée. Une voiture s'arrête à notre niveau. C'est la nouvelle manager du Jungle Bar, qui sort du véhicule, et qui a l'air tres sympathique. Elle vient d'un village qui compte en tout et pour tout 46...habitants. Non pas 46 000, insiste-t-elle, mais 46! Goose Bay lui apparaît donc comme une grande ville, alors que pour nous il s'agit d'un trou perdu. Nous lui expliquons que le Mexique est une ville énorme. Ici, il fait moins dix degrés, ce qui paraît relativement "chaud" pour le climat habituel. Rafael a les mains rouges et glacées, c'est la première fois qu'il sent le froid lui transpercer les os.
Nous décidons de visiter un peu la ville. A une centaine de mètres, le Subway, chaîne de sandwiches, exhale une sublime odeur de pain chaud. Nous entrons, rien que pour humer ce parfum si délicieux. Sur le retour, nous croisons quelques "compatriotes" mexicains. Nous cheminons vers la forêt et deux scooters des neiges nous dépassent. WHOAW. C'est la première fois que j'en vois un de si près. Le deuxième conducteur s'arrête à notre niveau. Un canadien barbu et aux joues rosies par le froid, les yeux cachés derrière ses lunettes de ski, nous salue amicalement. Il nous propose de faire un tour! Rafael et moi nous regardons. Trop bien! Nous nous juchons sur la machine et nous laissons happer par la vitesse. La sensation est impressionnante. Et notre aimable cavalier emmène ensuite deux autres mexicains à la recherche de sensations fortes.
Je décide de rentrer à l'hôtel, alors que Rafa se motive pour faire un bonhomme de neige avec les autres. A l'heure du déjeuner, nous nous retrouvons à table dans le Jungle Bar avec deux autres mexicaines. J'en remarque une en particulier, que je trouve jolie. Une petite brune avec la peau très blanche et un grand sourire, un peu délicat. Je ne connais pas encore son nom. Mais une fois que je le connaitrai et que je saurai d'où elle vient, je me rendrai compte d'une autre étrange coïncidence.
Pour continuer dans l'originalité, nous prolongeons les activités ludiques dans la neige. Le mari de la réceptionniste de l'hôtel arrive avec ses deux enfants, armé de plusieurs luges, de quoi bien passer le temps. Au sommet d'un énorme tas de neige, nous organisons une course entre Rafael, la jolie mexicaine et moi. Nous nous enfonçons dans l'épaisse masse blanche jusqu'au genoux, peinant à avancer. J'arrive première. Harrassés, nous dégringolons de la montagne en riant. Une fois en bas, je demande à la mexicaine son nom. "Vania", me répond-elle. Premier choc. Je dis à haute voix: "Vania Ruano... Je crois qu'on se connaît". Je glisse à Rafa:"Et elle étudie où?" Rafa me lance un sourire complice. "Tu vas pas me croire!" C'est bien ce que je redoutais. Il me suffit de réunir ces deux éléments pour en déduire le troisième. Elle s'appelle Vania Ruano, et elle étudie au TEC. Il ne manquerait plus qu'elle revienne d'un échange au Danemark. Et c'est le cas!
Vania Ruano...la première fois que j'ai lu ce nom, c'était en épiant les contacts Facebook de Marck. C'est elle la fameuse Vania, une de ses ex-petite amies!
J'emmène Rafa à part et le lui dis. Il ne peut pas me répondre, vu que Vania est juste coté. Plus tard, une fois dans ma chambre, il me dit que c'est vraiment fou, comment le destin peut nous réunir. Je récapitule: je me suis retrouvée dans le même avion que Rafael, futur candidat au concours Sciences Po et Vania, ancien amour de Marck. La première nouvelle est une surprise, la deuxième - je ne sais pas pourquoi - me laisse le ventre noué.
J'emmène Rafa à part et le lui dis. Il ne peut pas me répondre, vu que Vania est juste coté. Plus tard, une fois dans ma chambre, il me dit que c'est vraiment fou, comment le destin peut nous réunir. Je récapitule: je me suis retrouvée dans le même avion que Rafael, futur candidat au concours Sciences Po et Vania, ancien amour de Marck. La première nouvelle est une surprise, la deuxième - je ne sais pas pourquoi - me laisse le ventre noué.
La nuit tombe sur Goose Bay, et nous ne sommes toujours pas partis pour México. Dans la salle d'attente, je discute avec une petite blonde de neuf ans rigolote, Luciana. Elle m'impressionne: elle discute avec moi, me montre son ordinateur portable et me raconte qu'elle veut rompre avec son copain pour sortir avec un autre garçon. La gamine est peine agée de neuf ans. J'ai l'impression d'être en décalage avec cette nouvelle génération d'enfants trop précoces. De son côté, Vania me fait défiler des photos de son chien, "Osito Changoleón", qu'elle a adopté avec Marck. Charmant, ce petit toutou. Une petite boule de poils attachante, qui ne peut susciter que de la tendresse. Mais l'histoire veut que Marck se soit débarrassé de cette catastrophe ambulante des le premier jour d'adoption. Vania, en larmes, l'aurait supplié pour qu'il ne le rende pas au vendeur, proposant de le prendre en charge elle-meme. Cela fut fait.
Pendant ce temps, Rafa fait la conversation à des norvégiennes déjantées, qui m'ont appris mon premier mot de norvégien: "Hellaiss", ou l'équivalent de "salut"! L'anglais des norvégiennes est parfait. L'explication est toute simple: étant donné que toutes les séries américaines et les films arrivent en VO en Norvege. les Norvegiens ne peuvent etre que bons en langues. Le Norvégien n'est pas communément parlé, a l'image du francais, du chinois ou de l'espagnol, d'ou la necessité pour eux de s'adapter.
Vers 21h30, nous commençons à embarquer. Quelques passagers sont désespérés car la douane leur a confisqué des bouteilles de vodka, achetées en duty free à Charles de Gaulle. Une solution aurait été de tout avaler avant de monter, pour éviter le gâchis. Ils ne l'ont pas fait. Tout le monde est correctement installé dans l'avion. Mais...Mais...l'équipage annonce qu'il mange UNE personne. Une certaine Padilla. Est-elle restée à l'hôtel? Personne ne sait, personne ne se souvient. Au bout d'une heure de stress et de rage envers ladite Padilla, nous apprenons qu'elle s'est envolée pour son compte. Qu'elle est maligne!! En même temps, on l'aura attendue pour rien. Le voyage suit son cours. Nous arrivons avec grand soulagement à México, et les applaudissements retentissent au moment de l'atterrissage.
"Nous vous remercions d'avoir choisi Aeroméxico et nous espérons vous revoir bientôt".Ce message pré-enregistré m'irrite beaucoup. Vous pouvez toujours courir! Aeroméxico, plus JAMAIS! Et Rafa ajoute que ce n'est pas la première fois qu'il a eu un problème avec cette compagnie. Il me raconte qu'une fois, l'avion n'a pas pu atterrir au DF et qu'il s'est retrouvé coincé à Acapulco pendant trois heures. Il paraît que sur TV Azteca a parlé de notre "vol perdu".
Cinq heures du matin, heure mexicaine, je scrute le tapis roulant sur lequel défile les valises. Dans quelques minutes, je serai dehors. Je demande à la mère de Luciana son portable pour appeler Marck. Il est déjà dehors en train de m'attendre et, oh, petite précision, il discute avec la famille de Vania. Cette nouvelle ne me rend pas joyeuse. Je sors en traînant un peu des pieds, après avoir donné mon adresse à Luciana et à Rafa. Je retrouve un Marck en sweat blanc, aux cheveux très très courts. C'est le choc. Sourire aux lèvres, il s'empare gentiment de mon chariot et prend congé de la famille de Vania. Sans un mot, nous traversons un D.F. désert de l'est au sud, en voiture.
Nous sommes le 13 janvier, et il est 7h du matin, heure mexicaine. L'heure de dormir, de se reposer de toutes ses aventures mouvementées.
Vers 21h30, nous commençons à embarquer. Quelques passagers sont désespérés car la douane leur a confisqué des bouteilles de vodka, achetées en duty free à Charles de Gaulle. Une solution aurait été de tout avaler avant de monter, pour éviter le gâchis. Ils ne l'ont pas fait. Tout le monde est correctement installé dans l'avion. Mais...Mais...l'équipage annonce qu'il mange UNE personne. Une certaine Padilla. Est-elle restée à l'hôtel? Personne ne sait, personne ne se souvient. Au bout d'une heure de stress et de rage envers ladite Padilla, nous apprenons qu'elle s'est envolée pour son compte. Qu'elle est maligne!! En même temps, on l'aura attendue pour rien. Le voyage suit son cours. Nous arrivons avec grand soulagement à México, et les applaudissements retentissent au moment de l'atterrissage.
"Nous vous remercions d'avoir choisi Aeroméxico et nous espérons vous revoir bientôt".Ce message pré-enregistré m'irrite beaucoup. Vous pouvez toujours courir! Aeroméxico, plus JAMAIS! Et Rafa ajoute que ce n'est pas la première fois qu'il a eu un problème avec cette compagnie. Il me raconte qu'une fois, l'avion n'a pas pu atterrir au DF et qu'il s'est retrouvé coincé à Acapulco pendant trois heures. Il paraît que sur TV Azteca a parlé de notre "vol perdu".
Cinq heures du matin, heure mexicaine, je scrute le tapis roulant sur lequel défile les valises. Dans quelques minutes, je serai dehors. Je demande à la mère de Luciana son portable pour appeler Marck. Il est déjà dehors en train de m'attendre et, oh, petite précision, il discute avec la famille de Vania. Cette nouvelle ne me rend pas joyeuse. Je sors en traînant un peu des pieds, après avoir donné mon adresse à Luciana et à Rafa. Je retrouve un Marck en sweat blanc, aux cheveux très très courts. C'est le choc. Sourire aux lèvres, il s'empare gentiment de mon chariot et prend congé de la famille de Vania. Sans un mot, nous traversons un D.F. désert de l'est au sud, en voiture.
Nous sommes le 13 janvier, et il est 7h du matin, heure mexicaine. L'heure de dormir, de se reposer de toutes ses aventures mouvementées.
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