lundi 17 septembre 2007

Road trip to Veracruz

Nous l'avions envisagé il y a deux semaines, et nous y voilà:
au début du grand week end à Veracruz.
Dès que je sors du cours de japonais, à 13h, je fonce à la maison. En quelques minutes, mes affaires sont prêtes et Marck prend le volant.
Il a imprimé un itinéraire, mais il se trouve que 90% des noms de villes qui s'y trouvent nous sont inconnus.
Marck se dit qu'il serait moins risqué de passer par sa ville d'origine - Tulancingo dans l'Etat d'Hidalgo- et que même si nous prenons plus de temps nous arriverons plus surement. C'est parti pour plusieures heures sur l'autoroute mexicaine, avec la musique à fond comme d'habitude.
Après de nombreux passages par les péages, nous arrivons enfin dans sa ville.
Le ciel est grisâtre et il pleut. Premièrement, nous rendons une petite visite éclair à son père, après l'avoir prévenu auparavant par téléphone. M. Villegas est en pleine consultation et la file d'attente est longue à l'intérieur du poste médical. Comme le temps passe vite, Marck m'emmène manger des fruits de mer - mariscos - qu'ils considère encore meilleurs que sur certaines côtes mexicaines. Ca commence bien, car je me brûle la langue avec un mélange de poissons. Je vide mon orangeade d'un trait pour compenser. Après le cocktail de crevettes à la tomate, je n'ai plus faim. Je pâlis quand arrive le poisson farci. Mais à la première bouchée, c'est du rêve. La cuisson est parfaite et la saveur délicieuse.
Le poisson est si bon que je ne réalise pas que je me brûle la langue.
La chaleur monte peu à peu et devient telle que même l'eau n'arrive pas à apaiser le goût des piments. Je suis obligée de le laisser de côté, essayant désespérément de faire disparaître la douleur.
Le père de Marck nous rejoins, et c'est sans problème qu'il goûte le poisson. Il commande même une sorte de piment qui est 10 fois plus fort que ceux utilisés pour le poisson. Marck gobe un morceau, et il est sur le point de s'étouffer. Moi, avec une microgoutte venant du piment, je sens une petite brûlure sur la langue qui dure plus de dix minutes. Wow.

Le père de Marck me montre son tatouage égyptien. Mais ce qui m'impressionne le plus, c'est lorsqu'il me présente son bolide, une Corvette noire à la forme très allongée. Il me raconte qu'il est monté jusqu'à 250 km/h avec. Je dois reconnaître que niveau caractère, Marck et son père se ressemble beaucoup.

Cependant nous devons repartir - le père n'est pas au courant que nous allons à Veracruz.

Sur le chemin qui mène à Poza Rica, le paysage est joli.
La route, en hauteur, creuse des lacets à travers les roches montagneuses. Regarde bien, me dit Marck. Je passe ma main à travers la fenêtre pour effleurer les nuages.

Mais la nuit tombe rapidement sur le Mexique en fête. Marck roule vite, malgré le fait que nous ne voyions pas plus loin que le bout de notre nez. Et le pire est arrivé: l'accident. Déconcentré par les phares d'un automobiliste arrivant par devant, il donne un coup de volant et la voiture dévie sa trajectoire vers la droite. Après trois secondes à racler les graviers du bas-côté de la route, Marck redonne un coup de volant vers la gauche et nous percutons légèrement la voiture qui arrive dans la direction opposée. Cela n'a pas été plus fort qu'un choc aux auto-tamponneuses, et pourtant c'est impressionant. "Ca va? Tu n'as rien?" me demande Marck en me regardant avec inquiétude. Les mots ont du mal à venir. Je suis un peu choquée, en effet.
"Tu veux que je m'arrête?" demande-t-il. Je réponds que oui. Un peu plus loin dans le village, on s'arrête sur l'accotement. La voiture n'a qu'une légère éraflure, rien de plus que de tôle un peu froissée et de la peinture légèrement écaillée. Marck dit que tout ce qu'il faut penser, c'est qu'on a de la chance d'être encore en vie.
Je souffle. Il m'explique comment tout s'est enchaîné: les phares, le coup de volant, la voiture en déséquilibre... Je reprends mon calme et essaie de penser à autre chose.

Nous arrivons à Veracruz à minuit, et cela fait déjà longtemps que le grito a été donné. Nous traversons la ville en voiture, où les Mexicains sont très nombreux à faire la fête. Arrivés à la Plaza Americas, où Marie nous avait donné rendez-vous, nous nous installons dans un Sanborn's. Marie et son Jules arrivent, ça me fait plaisir de les voir. Après avoir déposé nos affaires chez Julio, nous partons fêter el dia de independencia, en ce 15 septembre, ou plutôt le 16 dans un bar lounge appelé El David, où dominent les couleurs du drapeau national (vert, blanc, rouge).
Nous dansons tant bien que mal dans un espace d'1m² et c'est plutôt rigolo. Sous les néons verts, Julio m'apprends des pas basiques de salsa, et quand arrive la musique typique des boîtes de nuits françaises, rien ne m'arrête.

Il est quatre heures du matin et je me suis quasi endormie.
Nous nous résolvons à partir Après une visite express de Veracruz de nuit,vue à travers la vitre de la voiture de Julio, je m'endors de nouveau.

Une fois arrivés chez Julio, nous rencontrons son colocataire, Enrique. Marie et moi nous n'arrêtons pas de parler en français, et Enrique nous fait la remarque. "Ici vous êtes au Mexique, donc parlez espagnol!" lance-t-il en plaisantant. Mais c'est plus fort que nous!
Elle me présente Whisky, une chatte de deux mois qu'elle a adoptée. Elle est vraiment adorable et Marck passe son temps à la taquiner.

Marck, fatigué d'avoir conduit, et le premier à partir pour dormir. Tout le monde suit le mouvement. Le matin, mon réveil sonne à 8h30 pétantes et Marck ne l'entend même pas tellement son sommeil est profond. Je me sens toute barbouillée à cause de l'odeur de cigarette, de la moiteur de l'air marin et du manque de sommeil.

Vers midi, nous décidons de repartir pour ne pas arriver trop tard à la maison. Les autres dorment encore. Nous n'aurons pas eu le temps de visiter Veracruz mais tant pis, ce sera pour une autre occasion.

La Chrysler est prête pour le départ et elle est là, à nous attendre. Je décide de prendre les choses en main: c'est moi qui conduis! Je convainc mon compagnon de voyage de ne pas repasser par Tulancingo, mais plutôt de prendre le risque de se perdre en empruntant le chemin le plus court, celui qui passe par Puebla. La distance entre Veracruz et le DF est de 400 kilomètres.

La commence la grande aventure pour la Linh-Lan conductrice.

Je glisse tellement l'autoroute est lisse et déserte (et à sens unique, ce qui n'était pas le cas à l'aller). Emportée par la folie de la vitesse, je monte à 160 km/h. Je m'habitue à doubler les gens et je roule sur la voie de gauche, la plus rapide. C'est magnifique, c'est délicieux.
On passe par Cordoba (où il y a un campus du TEC).
J'insiste aussi pour visiter Puebla, située à mi-chemin de notre parcours pour le retour. Marck envisageait plutôt de rentrer directement au DF. Mais il cède à ma moue boudeuse. Nous passons une bonne heure à chercher le centre historique. Quans nous arrivons, je suis complètement sous le charme! Des petites maisons coloniales, très colorées et des églises au style hautement baroque (les architectes ont légèrement abusé de la feuille d'or).

Le mole poblano que nous dégustons sur le Zocalo est délicieux.
Le mole (prononcé molé) , c'est toute une histoire, ou plutôt une sauce à base de chocolat avec des centaines d'ingrédients différents (des piments, des cacahouètes) . Le plus souvent il est accompagné de poulet (mole con pollo). Par contre, le goût du soda à l'ananas ressemble à celui de gomitas liquéfiées, donc nous le laissons. Nous nous balladons tranquillement, et je m'arrête devant un étal de lunettes de soleil qui a attiré mon attention. Je vois LA paire, LA paire de lunettes de soleil d'aviateur qui ressemble à celles de Marck. Nous marchandons et descendons le prix à 30 pesos au lieu de 40 car elle comporte un léger défaut.

Je me résouds à rentrer, et c'est donc reparti pour les courbes que je prends à plus de 100 km/h. Et arrivée au DF, bizarrement, je fatigue. Engluée dans les embouteillages à l'entrée de la capitale, j'en arrive même à percuter légèrement la voiture de devant. Ca me stresse tout ça. Marck me fait comprendre que el trafico, ce n'est pas mon fort. Eh bien, une fois à la station Pemex, c'est lui qui reprend le volant, alors que je m'endors sur des airs de Daft Punk en attendant d'arriver à la maison. Conduire sur une distance aussi longue m'a fatiguée plus que je ne le pensais.

Le soir, nous allons manger au Vips parce que l'Italiannys est fermé. Il est tard.
Je savoure avec lui une délicieuse coupe de glace au café pour dessert, en compagnie d'un charmant koala (Pookie, la peluche qui a accompagné Marck pendant 10 ans).




4 commentaires:

Furan a dit…

Attention à vous, les enfants.

Pas de challenges sur la route. Sur circuit, si vous voulez.

Marck, si je ne le connais pas encor, j'sais qu'il t'est proche ; et ça change donc rien au fait que j'veux vous savoir entiers et raisonnables.
Les victimes de la route, dans la famille plus ou moins proche, j'ai connu, j'ai déjà donné.

Anonyme a dit…

Ton blog est magnifique et captivant! j'espère que tu vas le continuer ! Après une année aussi trépidente, tu vas revenir 200 fois + intrépide !

Je pense à toi et espère que tu vas bien; ça m'inquiète, cette interruption ...

Rue des Arts a dit…

Je vous embrasse très fort tous les deux. Et promis, je ferai attention sur la route...On n'est pas prudent jusqu'à ce qu'il arrive quelque chose, et c'est pas forcément cool. Bisous!

Anonyme a dit…

Je viend de découvrir que tu avais un blog ! et passionant qui plus est !

Je vais rattraper tous les articles depuis le début comme ça je serai parée lorsque je viendrai moi aussi y vivre à partir de Mars.

Ca donne vraiment envie d'y être déja. A bientôt! (et sois prudente)