lundi 17 septembre 2007

Road trip to Veracruz

Nous l'avions envisagé il y a deux semaines, et nous y voilà:
au début du grand week end à Veracruz.
Dès que je sors du cours de japonais, à 13h, je fonce à la maison. En quelques minutes, mes affaires sont prêtes et Marck prend le volant.
Il a imprimé un itinéraire, mais il se trouve que 90% des noms de villes qui s'y trouvent nous sont inconnus.
Marck se dit qu'il serait moins risqué de passer par sa ville d'origine - Tulancingo dans l'Etat d'Hidalgo- et que même si nous prenons plus de temps nous arriverons plus surement. C'est parti pour plusieures heures sur l'autoroute mexicaine, avec la musique à fond comme d'habitude.
Après de nombreux passages par les péages, nous arrivons enfin dans sa ville.
Le ciel est grisâtre et il pleut. Premièrement, nous rendons une petite visite éclair à son père, après l'avoir prévenu auparavant par téléphone. M. Villegas est en pleine consultation et la file d'attente est longue à l'intérieur du poste médical. Comme le temps passe vite, Marck m'emmène manger des fruits de mer - mariscos - qu'ils considère encore meilleurs que sur certaines côtes mexicaines. Ca commence bien, car je me brûle la langue avec un mélange de poissons. Je vide mon orangeade d'un trait pour compenser. Après le cocktail de crevettes à la tomate, je n'ai plus faim. Je pâlis quand arrive le poisson farci. Mais à la première bouchée, c'est du rêve. La cuisson est parfaite et la saveur délicieuse.
Le poisson est si bon que je ne réalise pas que je me brûle la langue.
La chaleur monte peu à peu et devient telle que même l'eau n'arrive pas à apaiser le goût des piments. Je suis obligée de le laisser de côté, essayant désespérément de faire disparaître la douleur.
Le père de Marck nous rejoins, et c'est sans problème qu'il goûte le poisson. Il commande même une sorte de piment qui est 10 fois plus fort que ceux utilisés pour le poisson. Marck gobe un morceau, et il est sur le point de s'étouffer. Moi, avec une microgoutte venant du piment, je sens une petite brûlure sur la langue qui dure plus de dix minutes. Wow.

Le père de Marck me montre son tatouage égyptien. Mais ce qui m'impressionne le plus, c'est lorsqu'il me présente son bolide, une Corvette noire à la forme très allongée. Il me raconte qu'il est monté jusqu'à 250 km/h avec. Je dois reconnaître que niveau caractère, Marck et son père se ressemble beaucoup.

Cependant nous devons repartir - le père n'est pas au courant que nous allons à Veracruz.

Sur le chemin qui mène à Poza Rica, le paysage est joli.
La route, en hauteur, creuse des lacets à travers les roches montagneuses. Regarde bien, me dit Marck. Je passe ma main à travers la fenêtre pour effleurer les nuages.

Mais la nuit tombe rapidement sur le Mexique en fête. Marck roule vite, malgré le fait que nous ne voyions pas plus loin que le bout de notre nez. Et le pire est arrivé: l'accident. Déconcentré par les phares d'un automobiliste arrivant par devant, il donne un coup de volant et la voiture dévie sa trajectoire vers la droite. Après trois secondes à racler les graviers du bas-côté de la route, Marck redonne un coup de volant vers la gauche et nous percutons légèrement la voiture qui arrive dans la direction opposée. Cela n'a pas été plus fort qu'un choc aux auto-tamponneuses, et pourtant c'est impressionant. "Ca va? Tu n'as rien?" me demande Marck en me regardant avec inquiétude. Les mots ont du mal à venir. Je suis un peu choquée, en effet.
"Tu veux que je m'arrête?" demande-t-il. Je réponds que oui. Un peu plus loin dans le village, on s'arrête sur l'accotement. La voiture n'a qu'une légère éraflure, rien de plus que de tôle un peu froissée et de la peinture légèrement écaillée. Marck dit que tout ce qu'il faut penser, c'est qu'on a de la chance d'être encore en vie.
Je souffle. Il m'explique comment tout s'est enchaîné: les phares, le coup de volant, la voiture en déséquilibre... Je reprends mon calme et essaie de penser à autre chose.

Nous arrivons à Veracruz à minuit, et cela fait déjà longtemps que le grito a été donné. Nous traversons la ville en voiture, où les Mexicains sont très nombreux à faire la fête. Arrivés à la Plaza Americas, où Marie nous avait donné rendez-vous, nous nous installons dans un Sanborn's. Marie et son Jules arrivent, ça me fait plaisir de les voir. Après avoir déposé nos affaires chez Julio, nous partons fêter el dia de independencia, en ce 15 septembre, ou plutôt le 16 dans un bar lounge appelé El David, où dominent les couleurs du drapeau national (vert, blanc, rouge).
Nous dansons tant bien que mal dans un espace d'1m² et c'est plutôt rigolo. Sous les néons verts, Julio m'apprends des pas basiques de salsa, et quand arrive la musique typique des boîtes de nuits françaises, rien ne m'arrête.

Il est quatre heures du matin et je me suis quasi endormie.
Nous nous résolvons à partir Après une visite express de Veracruz de nuit,vue à travers la vitre de la voiture de Julio, je m'endors de nouveau.

Une fois arrivés chez Julio, nous rencontrons son colocataire, Enrique. Marie et moi nous n'arrêtons pas de parler en français, et Enrique nous fait la remarque. "Ici vous êtes au Mexique, donc parlez espagnol!" lance-t-il en plaisantant. Mais c'est plus fort que nous!
Elle me présente Whisky, une chatte de deux mois qu'elle a adoptée. Elle est vraiment adorable et Marck passe son temps à la taquiner.

Marck, fatigué d'avoir conduit, et le premier à partir pour dormir. Tout le monde suit le mouvement. Le matin, mon réveil sonne à 8h30 pétantes et Marck ne l'entend même pas tellement son sommeil est profond. Je me sens toute barbouillée à cause de l'odeur de cigarette, de la moiteur de l'air marin et du manque de sommeil.

Vers midi, nous décidons de repartir pour ne pas arriver trop tard à la maison. Les autres dorment encore. Nous n'aurons pas eu le temps de visiter Veracruz mais tant pis, ce sera pour une autre occasion.

La Chrysler est prête pour le départ et elle est là, à nous attendre. Je décide de prendre les choses en main: c'est moi qui conduis! Je convainc mon compagnon de voyage de ne pas repasser par Tulancingo, mais plutôt de prendre le risque de se perdre en empruntant le chemin le plus court, celui qui passe par Puebla. La distance entre Veracruz et le DF est de 400 kilomètres.

La commence la grande aventure pour la Linh-Lan conductrice.

Je glisse tellement l'autoroute est lisse et déserte (et à sens unique, ce qui n'était pas le cas à l'aller). Emportée par la folie de la vitesse, je monte à 160 km/h. Je m'habitue à doubler les gens et je roule sur la voie de gauche, la plus rapide. C'est magnifique, c'est délicieux.
On passe par Cordoba (où il y a un campus du TEC).
J'insiste aussi pour visiter Puebla, située à mi-chemin de notre parcours pour le retour. Marck envisageait plutôt de rentrer directement au DF. Mais il cède à ma moue boudeuse. Nous passons une bonne heure à chercher le centre historique. Quans nous arrivons, je suis complètement sous le charme! Des petites maisons coloniales, très colorées et des églises au style hautement baroque (les architectes ont légèrement abusé de la feuille d'or).

Le mole poblano que nous dégustons sur le Zocalo est délicieux.
Le mole (prononcé molé) , c'est toute une histoire, ou plutôt une sauce à base de chocolat avec des centaines d'ingrédients différents (des piments, des cacahouètes) . Le plus souvent il est accompagné de poulet (mole con pollo). Par contre, le goût du soda à l'ananas ressemble à celui de gomitas liquéfiées, donc nous le laissons. Nous nous balladons tranquillement, et je m'arrête devant un étal de lunettes de soleil qui a attiré mon attention. Je vois LA paire, LA paire de lunettes de soleil d'aviateur qui ressemble à celles de Marck. Nous marchandons et descendons le prix à 30 pesos au lieu de 40 car elle comporte un léger défaut.

Je me résouds à rentrer, et c'est donc reparti pour les courbes que je prends à plus de 100 km/h. Et arrivée au DF, bizarrement, je fatigue. Engluée dans les embouteillages à l'entrée de la capitale, j'en arrive même à percuter légèrement la voiture de devant. Ca me stresse tout ça. Marck me fait comprendre que el trafico, ce n'est pas mon fort. Eh bien, une fois à la station Pemex, c'est lui qui reprend le volant, alors que je m'endors sur des airs de Daft Punk en attendant d'arriver à la maison. Conduire sur une distance aussi longue m'a fatiguée plus que je ne le pensais.

Le soir, nous allons manger au Vips parce que l'Italiannys est fermé. Il est tard.
Je savoure avec lui une délicieuse coupe de glace au café pour dessert, en compagnie d'un charmant koala (Pookie, la peluche qui a accompagné Marck pendant 10 ans).




jeudi 13 septembre 2007

Déménagement

J'en suis à mon quatrième déménagement en deux mois.
Corina et Wendy ont été super gentilles avec moi, en me disant: "Reviens de temps en temps à Villa Olimpica!"
Je n'y manquerai pas, je compte même organiser un dîner de despedida.
Je reviendrai travailler le piano, car chez Marck, il n'y a pas de piano. Le seul instrument de musique qu'il possède est une guitarre...et je ne sais pas jouer.

J'avais envie de me rapprocher du TEC. Même si j'aimais bien ma vie à Villa, se posaient des problèmes matériels tels qu'effectuer le trajet quotidien de 40 minutes à l'aller, en pesero, et avec un trafic incertain bien caractéristique au Distrito Federal. J'ai fait mes adieux aux koalas (qui ornaient le mur de ma chambre) et bouclé ma valise en moins de 2h. Lorsqu'il a fallu parler à Corina, Marck était là, avec son sourire habituel et imperturbable. Je lui avais demandé de passer avec moi à Villa, pour parler avec Corina de mon départ. Je ne pensais pas qu'elle rentrerai si tard (vers minuit). Marck explique: Eh bien oui, il vit seul et il a une chambre qu'il n'utilise pas. Et surtout, il habite à moins de 10 mn du TEC, ce qui est un avantage indéniable pour moi.

Corina me dit le lendemain matin qu'elle aurait bien aimé goûter ma cuisine, et que je lui donne des cours de japonais. Elle dit même à Coco, le chat: Linh ya se va! J'ai des remords par rapport à la manière dont les choses se sont faites. Un peu trop rapidement, comme si je fuyais quelque chose de désagréable (alors que pas du tout.)

Le lendemain après les cours, nous allons chercher le reste de mes affaires à Villa avec la Chrysler de Marck. En moins de 2h30, j'ai déjà tout installé dans ma chambre: les vêtements, les cahiers, les livres, les accessoires de toilette.

C'est parti pour une nouvelle vie. J'ai tout de même des doutes quand à la personnalité de mon hôte, lorsque j'ouvre le frigo et qu'il est rempli de bouteilles d'eau à 90%. Je trouve sur le sol des haltères, qu'il me fera vite essayer, une machine pour faire de la course d'appartement. Marck est un grand sportif, et à côté de lui je passerais pour la reine de l'oisiveté. Il juge que je manque de force. Comment faire pour l'acquérir, lui demandé-je. Le soir même, il me fait faire 100 abdos qu'il juge pitoyables, et il trouve que mes pompes (lagartijas) ne sont même pas des vraies (car je ne les fais pas lentement et car mon nez ne touche pas le sol).

Une ère de souffrance a commencé!

Résultats des partiels!

Première session de partiels, plus que trois!

Alors voici les notes que j'ai obtenues sur 100 extraites de ma boleta de calificaciones ou bulletin de notes. Le minimum pour passer le partiel est de 70. Dans ce sens, je penserais que 70 équivaut à notre 10 sur 20, 80 a notre 13, 90 à notre 15 et 100 à notre...20? Non car ici, la note 100 est plus facile à obtenir. On obtient 100 quand on cité son cours correctement ou bien respecté les consignes.

Producción audiovisual: 88 sur 100
Etaient prises en compte les évaluations faites par les autres membres de mon groupes. Mes charmantes coéquipières m'ont massacrée, et pourquoi? Parce que je n'ai pas voulu louper un cours pour finir un travail. Il faut dire que je n'ai pas l'esprit du sacrifice. Meme si notre fiction radiofonique était la mieux notée, on ne peut pas dire que la cohésion du groupe soit au beau fixe. Les demoiselles restent entre elles (genre t'inquiète pas on s'occupe de tout, et me critiquent ensuite pour mon manque d'application). Tiens c'est bizarre, je me sentais plus inutile qu'autre chose. OUF il fallait que je le dise.

Derecho económico: 75 sur 100
Victoire ou défaite? Sur le coup, j'ai bien pu souffler car je pensais ne pas l'avoir. Lenine parle très vite, et fait référence à des points que je ne connais pas...bref, c'est le trou noir. C'est un miracle que je l'ai eu! La prochaine fois je demanderai de l'aide à quelqu'un de la classe. Pourquoi est ce que tout paraìt clair et limpide lorsque Tania m'explique les points fondamentaux, 5 minutes avant le début de l'examen?

Cultura de México: 95 sur 100
Youpiiiiiii! J'ai réussi à faire face aux questions métaphysiques de Diego, le prof.
Apparemment j'ai bien compris l'importance de l'héritage baroque dans la relation entre le Mexicain et l'AUTRE. Surtout, éviter la confrontation. Le Mexicain ne dira jamais non, mais il emploiera des stratagèmes, des cheminements complexes pour arriver au point principal. Sans blesser la personne, bien sur. Et s'il n'a pas envie d'accomplir un service qu'on lui demande, il répondra: Sí, sí, ahorita, mais ne le fera pas!
Mais on les aime comme ça! jajaja

Teoría del periodismo contemporáneo: 94 sur 100
Quelques questions de cours, sur le développement de la presse moderne à México par exemple. Il semblerait aussi que la prof ait bien aimé mon essai sur les limites de la liberté de la presse française!

Fundamentos del diseño: 97 sur 100
Yeahhhhhhhh!!! Je suis heureuse. Pour le partiel, nous avons 6 planches à réaliser, sur le ton, la valeur, le contraste, les échelles cromatiques et acromatiques, l'intensité, un commentaire sur Jaune Rouge Bleu de Kandinsky...et une bande dessinnée avec des personnages en forme de prisme!
J'ai fait tous mes devoirs correctements, donc voilà ce que ça donne. La prof a remarqué un contraste culturel entre l'Europe et l'Amérique latine, à en voir les couleurs utilisées pour nos BD. Alors que je restais dans les tons palôts, les autres BDs étaient plutôt éclairées de couleurs vives!


Corrida Corrida

Big badaboum!

Lundi soir, j'ai rendez-vous avec Jasso (plus connu sous le nom de Mayito).
C'est le journaliste photographe que j'ai rencontré au Zócalo alors qu'il couvrait une manifestation d'étudiants. Il fait un peu grand-père, avec sa moustache et ses cheveux blancs, qui constrastent beaucoup avec son teint basané. Il se balade toujours avec une banane noire autour de la taille, où il garde un immense appareil photo.

Je l'attends à San Cosme (station près de laquelle se situe le Sol de México, quotidien mexicain). La visite commence...Le lieu ressemble à un ensemble de bureaux quelconques, comme on en voit partout. Des ordinateurs, des chaises...rien de spécial. Dans le coin photographie, où Mayito travaille lorsqu'il n'est pas sur le terrain, il me montre des exemplaires de journaux avec ses photos. Ensuite, nous allons sur un ordinateur pour consulter d'autres clichés.
Et là, c'est le drame!!! Je vois des photos de la corrida...Mayito me rappelle qu'il s'est fait piétiner par un taureau mais qu'il s'en est sorti vivant.
Je trouve ses clichés très bons.

Olé!

Re-olé!
AAAAAAïe

Après le saut à la perche, le saut au taureau!

Super flying bull

Naaaaaaaaaan pas moi! Pas moi!

D'autres photos sont plus choquantes. Pour la première fois de ma vie, je vois un mort d'accident de voiture, le front ensanglanté derrière un pare-brise défoncé. Une autre photo m'avait aussi attiré l'attention: un jeune homme allongé sur le trottoir, dans un bain de sang ( il a reçu deux balles dans le dos). Je ne sais plus pourquoi ni comment, mais le fait de l'avoir vu simplement en grande page de journal, m'avait choquée. C'est vraiment la gutter press, celle qui fait appel aux instincts les plus bas de ses lecteurs.

Après la visite du journal, j'ai droit à un pozole assez pesant (soupe avec des grains de maïs géants et de la viande de porc). Assis à un poste de jus de fruits à l'intérieur de la station d'Hidalgo, il m'offre un jus d'orange et je lui raconte que mon fruit préféré est la mangue! Il me raconte que pour dire que quelqu'un nous plaît, on utilise l'expression: ¡qué mangazo! ou encore on utilise la gentille métaphore du fruit de la tuna (fruit du cactus): malgré ses épines, on en mangerait!

dimanche 9 septembre 2007

Casa Azul


Continuons dans le mood Frida.
Il est 14h et je dors encore (deux nuits à rattraper, cela fait beaucoup).
Alors je suis encore dans les vapes quand Corina vient frapper à ma porte.
Mmmmh? C'est quelqu'un qui est venu me chercher.
Ca me revient! Je murmure à Corina: "Si c'est Toño, il peut monter".
En effet c'est lui, et je me souviens qu'il m'avait inviter à manger des tacos à Villamelon la veille. Toño est dans mon cours de japonais débutant.
Je m'extirpe péniblement du lit, enfile des vêtements et rejoins Toño qui est assis dans le salon.

D'abord nous allons à Coyoacan (traduction: Coyote affamé), ville où à vécu pendant longtemps Frida avec son mari Diego Rivera.
La Casa Azul (maison bleue) est plutôt grande et se situe au numéro 247 de la calle Londres Les murs extérieurs sont peints avec un bleu nuit électrique, très intense.


Bienvenue dans la cuisine de Frida!

20 pesos est le tarif étudiant. Après avoir attendu un peu dans le patio, nous entrons dans la maison. Il y a des dessins et des croquis faits par Frida, un peu à la va-vite. J'imagine bien sa main vagabonder dans un monde imaginaire, pour faire naître des courbes, des étoiles, des visages bizarres. Ca me rappelle mes heures passées à griffonner sur les pages de mes cahiers en cours d'histoire ou de géoraphie. Je me rends compte de l'amour que portait Frida à Diego, qui relevait presque d'une adoration. Je n'avais lu que des lettres d'elle à lui, et non l'inverse. Je vois une photo d'eux, en noir et blanc, en train de s'embrasser, c'est mignon!

Diego Rivera se représentait lui même comme un petit crapaud. Je tombe aussi sur une lettre typografié de Rockfeller, demandant à Diego Rivera de remplacer le visage de Lenine sur une de ses fresques par un visage inconnu. La lettre est aimable, du genre "j'aime beaucoup ce que vous faites" mais laisse une impression amère de censure. Ce qui m'a aussi marquée, c'est le lit de Frida, avec un miroir placé sur le plafond du lit, par le père. C'était pour qu'elle puisse se peindre. Me reviennent à la mémoire quelques scènes du film avec Salma Hayek, que j'ai trouvé plutôt fidèle. Le plâtre de son buste, où elle a peint quelques figures colorées après l'accident, est disposé sur le lit. Partout, je découvre des "Judas" sortes de squelettes bariolés qui servent à éloigner les mauvais esprits. L'atmosphère est intimement Frida, c'est certain.

Ensuite, nous prenons la voiture pour aller manger des tacos à Villamelon. Les "campesinas" sont garnies de chorizo, de res (boeuf) et de chicharron (couenne de porc. C'est un peu salé, donc j'agrémente le tout de jus de citron et je compense en buvant mon "orchata" (boisson à l'orgeat).

Nous passons au Zocalo, où se déroule une feria (foire) sur le thème de l'art populaire. La promenade, sur fond d'histoire chantée par des artistes traditionnels, est bien agréable. Les dulces (sucreries) attirent notre attention. Sur l'étalage, des fruits confits de toutes sortes abondent: mangue, corossol, etc.

La découverte de l'année est pour moi: les muerganos!!!!! Je suis fan. C'est croustillant, c'est sucré, donc c'est bon. De quoi sont ils faits? De miel et d'une sorte de pâte feuilletée. On trouve également des produits de beauté à base de miel, des popotes de miel, des pepitorias (avec des pépins de citrouille).

De jolies pepitorias bien colorées!

Que de richesses à découvrir! Comme diraient certains: "It's all about food!" L'aventure mexicaine continue.


Je meurs pour ce pan dulce, appelé Pan de Muertos. Les Mexicains ne sont pas les rois du dessert, mais pour ce qui est des panes dulces (brioches) ils sont imbattables.

Parciales y fiesta

Les partiels...

En voilà un sujet joyeux!
Je me suis bien amusée au Six Flags- accessoirement le samedi avant ma semaine de partiels, et je crois que je l'ai payé cher. Je me suis rendue compte en relisant mes notes de droit économique que c'était aussi clair que ce que j'écris quand je m'endors lentement. Des mots parsemés sur mon cahiers, sans grand rapport cohérent, des actos formalmente legislativos (organe d'origine), materialmente ejecutivos, et autres termes barbares comme l'expropriation, la nationalisation, et autres facultés de l'Etat, du Président de la République, ou du Congrès. Une chose est sûre, c'est que le Mexique est une République démocratique fédérale représentative. C'était le premier élément de cours que Lénine nous a balancé, en dehors des modèles économiques libéral et soviétique. C'est barbare, comme disent les Mexicains ici. Sur une feuille blanche, je note les 11 questions de cours et finalement je me rends compte que rien n'est resté dans ma mémoire. Heureusement, Tania-qui fait du droit avec moi- m'explique quelques éléments clés et ce qu'elle dit est clair comme de l'eau de roche. J'aurais peut être du la monopoliser pour quelques heures avant l'examen...Tant pis! Ce sera pour le prochain partiel. Mon échec est cuisant, mais espérons que cela va me motiver à travailler.

En production audiovisuelle, Miguel Angel Najera (professeur) à la bonté de ne pas nous soumettre à un examen théorique et évalue seulement le pratique: l'enregistrement d'une fiction audio (dans une cabine comme on en voit dans les studios d'enregistrement!!!), d'après la nouvelle "Continuidad de los Parques de Julio Cortazar. C'est l'histoire d'un vieil homme qui lit un roman. Il arrive à la scène d'une rencontre de deux amants, qui se préparent à commettre un meurtre. La femme a tout prévu, et l'homme a contre lui un poignard. Au fur et à mesure qu'on avance dans la nouvelle, on s'aperçoit que la victime est justement le lecteur du roman! Avec mon groupe, on élabore une histoire assez fidèle à la nouvelle, illustrée par des extraits de Piazzolla. Je n'ai fait que choisir les bruitages dans la bibliothèque audio (bruits de train, de vent; détonation de pistolet...) Ca rend extrêmement bien, même si c'est Ingrid, une des deux filles qui a un peu tout décidé. Le scénario c'était elle, le nom des personnages, c'était elle. D'ailleurs, lorsque le prof a dit que c'était bien, elles se sont lancé un regard complice en gloussant. Hmmm. Oh oui, qu'il est difficile de travailler en groupe. Prochain objectif: le reportage en direct. Le thème de "la vie d'un chauffeur de pesero" a bien plu au prof, qui trouvait ça concret et original. Cette fois-ci, je compte bien donner du mien. Française ou pas!

L'après-midi, Oscar me fait visiter une chambre sur la calle Arenal, à deux maisons de chez lui. Le plus intéressant, c'est que 15 minutes de marche suffisent pour arriver jusqu'au TEC. La chambre est située chez une dentiste, qui loue une maison entière- vide pour l'instant. Faut-il songer à quitter Villa Olimpica? Après tout je me sens bien ici, mais les 40 minutes qui me séparent du TEC sont assez embêtantes au quotidien.

Partiel de journalisme le jeudi, là aussi des questions de cours basiques. Je connais par coeur les quatre théories de la presse de J. Siebert - normal, j'ai fait l'effort de lire le livre. Par contre, pour ce qui est des débuts de la presse moderne à México, ma mémoire me fait défaut. J'ai aussi un essai à rendre pour ce jour là...mais il n'est pas prêt. Hummm....

La nuit est longue, très longue, car comme toute personne désorganisée qui se respecte, je fais encore tous mes devoirs à la dernière minute. Pas de partiels, mais à la place 6 planches à rendre sur des concepts de design: le ton (du noir au blanc), la valeur, l'échelle cromatique/acromatique, le contraste, la saturation, un commentaire de l'oeuvre Jaune-rouge-bleu de Kandinsky, un conte-BD avec des prismes (cône, cube...) et une version en 3D du personnage principal de notre conte. Alors que je rapporte un pauvre p'tit gars (héros de mon conte) fabriqué à la va-vite avec deux boules de polystirène, un des élèves de design industriel- Ivan- se glisse péniblement dans la salle avec...le personnage de son comic. Un VRAI grand personnage, qui fait plus d'1m85. Ca ne rigole pas chez nous! J'ai donc passé la nuit à peindre et à dessiner. Au petit matin, je n'ai pas les yeux en face des trous. J'arrive en taxi au TEC, avec dix minutes de retard. La prof évalue mes travaux. Il y a des imperfections par ci par là, des instructions non respectées (parce que j'ai séché deux cours déjà). Elle me gratifie tout de même d'un: EEEh dibujas bastante bien ou encore me gusta como dibujas! Le message est clair: en classe d'art, je passe. En classe de design j'ai encore des progrès à réaliser, en technique et en originalité. Cinq élèves s'en sortent avec 100/100 pour leur partiel. J'ai 97,3. Je ne sais pas quoi en penser...Heureuse, non? La prof s'est enamouraché d'un personnage en polystirène, qui est un peu un mix entre Bomberman et Kirby. Je l'avoue, il est tout chou, à croquer! Elle le prend dans ses bras et le berce doucement. Le créateur de la merveille, Julio, a un sourire en coin. Il lui dit qu'elle peut le garder. La prof passe d'un visage attendri à un air offusqué: "Nooon c'est ton travail! Garde-le."











J'ai faim, et j'embarque Julio au poste de snacks le plus proche. Il repart avec un Hershey's au chocolat et moi avec un donuts au chocolat aussi. Matinée sympa, mais je stresse pour l'exam de Cultura de México. Je dévore à 100 à l'heure un chapitre de mon livre d'histoire sur l'époque coloniale (les conquistadores etc...). C'est bien écrit, j'apprécie. Mais l'examen ne portera pas du tout sur ça. Il s'agit plutôt de questions philosophiques: une réflexion sur la citation d'Octavio Paz comme quoi il n'existe pas d'universalité sans l'attachement de l'individu à une terre où il a grandi. Etrange non? And what is truth? C'est encore plus corsé. What is spiritual conquest? What does the baroque represent for Mexican people? Comment se débrouille-t-il dans la confrontation avec l'Autre? Car, comme l'a dit Diego de la Vega Wood: le Mexicain ne te dira jamais non. Si tu lui demandes un service qui l'embête ce sera: Si, si ahorita voy...Mais il ne le fera pas! Et si tu as un gros nez, plutôt que de te dire: Hmmm tu as un gros nez! , il te dira: "J'ai vu plusieurs européens et j'ai pu donc comparer plusieurs types de nez HUM et je me suis rendu compte en te regardant, pues...que finalement ton nez n'était pas SI petit que ça enfin bon comparé avec la moyenne" etc. Sympa! J'aime beaucoup ce professeur, et son cours en général. Et cela n'a rien à voir avec le fait qu'il m'a it complimentée sur mon blog (eh oui hihihihi) et sur mes planches. Je discute un peu avec lui en espagnol après l'examen, et ça me fait vraiment bizarre. Les gènes britanniques de sa maman l'ont apparemment emporté sur le reste, ce qui donne un cocktail original de cheveux blonds virant au roux avec un nom on ne peut plus mexicain.

Mon esprit n'est toujours pas tranquille. J'ai cet essai à rendre pour le journalisme et j'ai un jour de retard. En gros, mon portrait de la presse française est le suivant: mine de rien, nous ne sommes pas 35e au classement mondial de la liberté de la presse (Reporters sans frontières) pour rien. Le contrôle des médias par l'Etat est assez fort, au moyen de subventions et d'actionnariat (50% de l'AFP à l'Etat!). Le phénomène de concentration des groupes de presse rend le statut de journaliste plus précaire (restructuration, licenciements) et constitue une menace à la diversité. Trois groupes principaux en France seulement, qui se partagent tout le marché des médias! La dépendance est donc un mythe. On réfléchit plus en termes de ventes que de contenu du journal, et ce au grand dam des lecteurs.

Une fois l'essai terminé - j'en ai appris pas mal en fin de compte- je me rends à la station de métro Auditorio pour rejoindre Rosario à Polanco. Petit dîner sympa de despedida entre amis du lycée franco-mexicain. Le restaurant Otto est plutôt stylé branché lounge -normal, nous sommes dans le quartier chiquissime de México, sur la calle Julio Verne. Le meilleur, ce sont quand même les trois boules de glace (amandes, tiramisu et dulce de leche, délicieuse confiture de lait typiquement argentine) que je déguste au Alto Tango.

Je prends un taxi direction calle Allende, distrito Tlalpan pour aller....faire la fête! Eh oui, les allemands organisent une fête. J'arrive vers minuit. 25 pesos l'entrée, et un salon immense où tiennent au moins 100 personnes. Je salue quelques étudiants internationaux que je connais à peine. Je fais la connaissance avec the "Irish", un pur mexicain qui a une tête de bon irlandais. Ensuite, je m'amuse avec des roses - apparemment c'est Valérie d'HEC Montréal qui a reçu un bouquet. Adrien - dans ma classe de produccion audiovisual- parle un peu plus que d'habitude. Il en arrive à me raconter une blague: quel est le pays ou on bronze le moins? Le Népal. Elle est marrante mine de rien. Et normal, ils ont tous bu quelque chose.


Je ne bois rien, et ça étonne tout le monde. Non non, me soûler ne fait pas partie de mes habitudes, et cette conviction se confirme d'autant plus que je vois l'état dans lequel certains finissent. Un peu de dignité, voyons! Mais puisque cela fait aussi partie de la culture, je l'accepte sans chichis - tout en restant sobre, bien sur!


On appelle ce cocktail la Margarita

Margarita es un cóctel mexicano hecho con tequila, jugo de limón y cointreau, generalmente servido con sal sobre los bordes del vaso. Es originaria de Ciudad Juárez, Chihuahua.
Ingredientes: 1 Medida de Tequila
1 Medida de Licor Triple Sec (Cointreau)
1 Medidas de Jugo de Limon
Azucar a Gusto
Hielo y Sal
Preparación: En una licuadora con hielo mezclar 1 medida de jugo de limon, 1 medida de triple sec, y 1 medida de Tequila. Agregar azucar al gusto, licuar y listo para servir en un vaso ancho con sal en su borde.


Autre détail: tout ce qui est masculin, aux cheveux et aux yeux clairs - typé européen- est pris d'assaut par des brunettes aguicheuses. Oui, n'ayons pas peur de le dire, la denrée rare a du succès ici...Je vois Matej, le slovène avec une bouteille d'alcool dans une main et une fille dans l'autre, alors qu'une belle aux yeux de biche saisit la main de Tobias (suédois rencontré dans le Transportec et accessoirement propriétaire de la grande demeure où se déroule la fête) alors que je lui parle. Attention, me lance-t-elle avec ses grands yeux ciliés, faussement candides, il est à moi (ce soir). Je baille de fatigue et je me décide à partir vers 2h30. C'est pas tout, mais j'ai cours de japonais, moi, à 9h du matin. Léger problème, je n'ai pas de numéro de taxi et j'ai du mal à me dire qu'il faut en attraper un dans la rue à une heure pareille.

Je me retrouve à discuter dehors avec Annu, Joni (finlandais), une australienne sosie d'Eva Longoria (je l'avais tout d'abord prise pour une mexicaine parlant un anglais plus que parfait) et Marco, un mexicain du Tennesse. Comme ils vont au TEC, je leur appele un taxitec (spécialement pour les étudiants). Finalement, ils décident d'attraper un taxi dans la rue. Nous sommes à 7 dans la voiture, chauffeur compris. Une fois arrivés au TEC, tout le monde descend et me dit au revoir. Je me retrouve seule avec le taxi pour retourner à Villa Olimpica. D'ailleurs, sachant que je suis française, il me demandera 150 pesos (une vraie anarque puisque de jour j'en ai pour 35 pesos pour un trajet TEC-Villa Olimpica). Il ose même me réclamer un pourboire.

Je me couche vers 3h30, et le réveil est réglé à...7h30. Cela ne me fait pas beaucoup d'heures de sommeil, sachant qu'auparavant j'ai déjà passé une nuit blanche à peindre pour le partiel de design. Le cours de Japonais est une vraie torture de lutte contre l'envie de se coucher. Suzuran-chan a les paupières lourdes et gonflées, collées, et sensei Patricia Sanchez lui pose des questions. Lis ceci, comment dit-on cela? Je suis sur le point de tomber de ma chaise lorsque passe la vidéo sur les hiraganas. "Ma Mi Mu Me Moooooo..." ou plutôt ZZZZZZzzzzZZZ de mon côté. Pendant la pause, je joue aux cartes avec Toño et Erasmo. Ca tombe bien, j'ai une chance d'enfer - au début du moins. Je perds dans la plus totale inélégance. Après la pause, Ryoko - prof des Japonais niveau Avancé- nous rend une petite visite pour choisir une chanson à interpréter le jour d'un festival culturel. C'est l'option de Laura, étudiante au lycée franco-japonais, qui remporte les suffrages. C'est aussi dur qu'une chanson de générique d'anime, mais je pense qu'on va y arriver. Par contre, si chanter me motive, je crois que l'origami n'est pas fait pour moi; mon cygne est resté à l'état de carré de papier rouge (faute d'avoir pu franchir l'étape suivante).

Après le cours de japonais, direction chez Pepe à Polanco, pour la parradilla (barbecue!). C'est Salomon-son frère- qui nous concocte les premiers hamburguers, avec du queso manchego, des chips, du ketchup, de la moutarde...et c'est DELICIEUUUUUUX! Mélodie et Cristina sont arrivées, suivis de Ludovic, Elsa et Maëlle légèrement plus tard. Pepe casse son image de cuistot manqué (on se souvient encore de sa préparation de gateau au chocolat Alsa pas cuite du tout pour la vente de l'ASI) avec un gâteau au chocolat énorme, digne d'un professionnel. Les amis de Pepe arrivent vers 19h, et parmi eux, un amour d'enfance de Maëlle (on en profite donc pour bien la charrier). Il est déjà 21h et nous songeons à rentrer. Je suis celle qui habite le plus loin.

Conclusion de tout cela: j'ai besoin de dormir.
Bonne nuit...


dimanche 2 septembre 2007

Six Flags

Lundi prochain, les examens commencent. Au TEC nous avons 4 sessions de partiels par semestre! C'est énorme, je trouve.
N'empêche, je parle à Marie Sorba sur MSN, qui est à Veracruz depuis deux mois.
La ville n'a pas été trop affectée par l'ouragan Dean, mais la ville où elle vivait normalement, Playa del Carmen, subit beaucoup d'inondations.
Je projette de lui rendre prochainement visite, malgré tout. Et qui sera au volant du DF à Veracruz? Moi...ou Marck!

Réaction de Marck lorsqu'il voit la carte: Merci, je sais situer la ville...

Le vendredi soir, j'hésite un peu à partir directement à Veracruz. Mais l'idée que les effets de l'ouragan (pluie et vent) ne quitteront pas la côte atlantique avant deux semaines, nous renonçons au projet de partir.

Le samedi s'annonce morne jusqu'à ce que j'ouvre le Guide du Routard.
Et pourquoi pas TAXCO? La ville de l'argenterie. Julie est passée par là avant moi, et m'a conseillé de la visiter avant d'aller à Puebla. Taxco, une jolie ville où il n'y a pas d'ouragan, pourrait être la destination.

Avec cette vue, on se croirait de l'autre côté du Tejo en train d'observer Porto!

Et voici Porto, la vraie ville! N'y a-t-il pas un air de ressemblance?

J'ai droit, le vendredi soir, à ma première fête mexicaine, où je ne connais personne sauf Oscar, rencontré dans le Transportec. Il m'a emmenée à son école d'art où il prend des cours de sculpture et de dessin. J'ai du d'abord du mal à retenir les noms présents à la fête, mais finalement ça rentre: Mafer pour Maria Fernanda, Nicanor (!!!), Meche, Lalo, Gustavo, Esteban etc. Une chose est sûre, c'est qu'on rigole bien avec nos "retos y verdades", version mexicaine du "Action-Vérité" bien bête auquel je n'avais pas joué depuis le collège.

J'arrive au TEC le samedi matin pour mon cours de japonais, un peu fatiguée par une nuit sans avoir assez dormi. Et pourtant! Mon mode zombie ne m'empêche pas de formuler des phrases correctement. Et d'être la plus rapide au jeu du "levez les cartons avec les hiragana lorsque la prof dit le mot!" A la fin du cours, je sais dire l'heure et je connais les jours de la semaine.

Marc est là devant l'entrée du TEC côté Prolongacion de Miramontes. Il me dit en conduisant qu'il est pas très motivé pour Taxco et qu'il verrait mieux une sortie au Six Flags. Ca tombe bien, moi qui voulais y aller! A deux, ca fait plus bizarre qu'avec un groupe d'amis. Bon aller, jouons à Pierre Papier Ciseaux. Si Marck gagne, on va au Six Flags et s'il perd, on prend la direction Taxco. Mais même si je gagne, je me suis laissée convaincre par l'option des montagnes russes.

On commence avec Rios Salvajes et en effet il sont bien salvajes (sauvages) puisqu'on se prend une cascade sur la figure. Alors pour se sécher, pourquoi ne pas aller dans les montagnes russes les plus rapides?

Avant, crochet par le manoir de la Llorona, figure populaire mexicaine. C'est une femme qui a perdu ses enfants et qui les appelle la nuit. Descendante de la Malinche, ou de quelqu'un d'autre? On ne sait pas, et chaque région a sa version de la Llorona. Pour certains, elle a assassiné ses enfants, pour d'autres, on les lui a enlevés.
Mais j'ai peur moi!! Combien de fois ai-je fait de cauchemards à cause du manoir hanté du Disneyland Paris?
Sans parler de l'hôpital hanté géant au Mont Fuji! Pour parer la peur, j'enlève mes lunettes et ça marche car je n'y vois rien du tout. Des ombres floues, des musiques et des bruits inquiétants. J'entends surtout Marck, mort de rire. "Non mais remmmmmmets tes lunettes", dit-il, c'est trop fort! Quand je les remets, en effet ça ne fait pas peur. "C'est fait avec les moyens de bord. Mais qu'ont il fait avec le budget?" dis-je en riant. C'est ce que Marck demande à l'employée qui nous aide à sortir du chariot. Apparemment ce n'est pas son problème.

Superman, The Last Escape. Dans la file, j'hallucine en voyant des gamins d'une dizaine d'années oser venir. Je me sens vieille tout d'un coup! Les temps changent. C'est notre tour, alors là, j'ai peur. J'ai très peur. La pression monte comme le train monte...Et c'est parti.




De jeunes Mexicains expérimentent le Supermaan. Ay güey!

Batman, The Ride est une attraction assez originale, vu que nous avons les pieds à l'air et que nous faisons des loopings à l'endroit, puis à l'envers! C'est la première fois que j'en fais l'expérience. Par contre, nous avons attendu plus d'une heure - ce qui n'a pas été trop ennuyeux, vu que je jouais les machos mexicains et Marck la pauvre petite amie bien cruche: de quoi amuser les compagnons de file pendant tout le temps.


Le Batman est très bien aussi! MARICKAAA

Ces deux attractions sont, avec Medusa, les principales. Entretemps, nous fonçons vers Boomerang dans le quartier spécial Hollywood, après avoir dévoré des nachos nappés de fromage fondu et de viande hachée. Avouons-le, il faut être bien masochiste pour manger si lourd et faire subir le supplice de la gravité terrestre à l'estomac.
L'attraction Hurracan (ouragan) est pas mal du tout, on a vraiment l'impression d'être happés par le vent. Il y a les chaises volantes - j'en profite pour faire ma blasée. Je le suis moins dans l'attraction des Aiguilles d'Horloges où j'ai vraiment l'impression que je vais tomber. Marck a une attitude beaucoup plus flegmatique, garde un sourire placide même à 100 m du sol. Il y a une autre attraction que nous faisons deux fois de suite, celle où on a l'impression de se faire couper la tête chaque fois qu'on approche la barre de sécurité. C'est un peu comme le Cheval de Troie au Parc Astérix: ca tourne, et ca tourne. Une attraction- Kilauea- était très difficile psychologiquement: on montait à la verticale, descendait à une vitesse vertigineuse. Une fois tout en haut de la tour, 15 secondes s'écoulaient avec vue sur tout le parc. 15 secondes pénibles, proches de la torture psychologique. La descente est presqu'un soulagement.


Medusa a ses édifices en bois, et on les sent trembler à chaque passage du train. La descente est bien aigue, digne du Tonerre de Zeus du Parc Astérix. Peut-être meilleure? Les remontées sont terribles, j'ai l'impression que mes vertèbres cervicales vont lâcher. Marck a tellement aimé qu'on y retourne une deuxième fois. Wow.
Pour terminer, maintenant que nous sommes à peu près secs, pourquoi pas se remouiller? (logique.) C'est parti pour le Grand Splash. Ici s'achève notre périple au Six Flags. Bilan: entre Taxco et le Six Flags je crois qu'il n'y a pas photo. On a vraiment passé une journée génialissime.

Je prends le volant, et Marck me réapprend à utiliser le point de patinage et à me servir des rétros, ça peut toujours servir en circulation dense. Il le fait suite à ma quasi-collision avec un arbre du parking. Direction: Galerias Coapa où il y a normalement un marché. Je regarde les Simpsons en espagnol, les doublages sont bons. J'en retiens une chose: PUERCO ARAÑA! (Spider Cochon, Spider Cochon. Il peut même monter au plafond!) Ce qui devient dans la version mexicaine:


Puerco araña, puerco araña,
al mal ataca con su telaraña.
Su colita retorcida,
da besitos con su trompita.
Mira...ES EL PUERCO ARAÑA!


Lisa parle de sa fascination pour Colin, et puis arrive...Spider Cochon!


Pour terminer, dîner au Chili's dont les plats ne sont pas si épicés. Je savoure mes nuggets de poulet aux noix de cajous et aux brocolis, accompagnés d'une orangeade bien fraîche. C'est bonnnnnnnnnnnn...Surtout le dessert, une tarte aux pommes avec sa boule de glace à la vanille. Il n'est qu'une heure du matin! Marck me demande comment sont mes meilleurs amis. Je lui parle de François, de Yen et de Julia. Très différents, mais vraiment excellents dans leur genre. Pour Marck, son "best friend" - car nous parlons plus anglais qu'espagnol entre nous- c'était son grand frère de 7 ans son aîné, jusqu'à l'accident. "Hey bitch, love ya. Yeah, love ya too" se disaient-ils en signe d'affection. Maintenant, c'est le père, qui a l'air bien rigolo puisqu'il ne sait pas faire la différence -bourré- entre un travesti et une femme charmante à une heure avancée de la nuit. Mais pour Marck, les travestis peuvent être bien plus beaux que les femmes elles-mêmes! (C'est pas juste!!!). Il me parle aussi de ses années les plus difficiles et il en est désolé. Mais je suis heureuse qu'il l'ait fait, parce qu'on a toujours quelque chose à apprendre des autres, et surtout de lui je crois.