Le 9, veille du départ à México, la chance a tourné. Ils n'ont toujours pas mon passeport, mais c'est un autre "miracle" qui va faire bouger les choses. Je rencontre Anne Proenza,responsable de la section Amérique latine de Courrier International. Mon stage de un mois pendant les vacances d'été tient toujours: au moins une bonne nouvelle!
Je me rends directement vers l'agence Air France, la plus proche, située place Edmond Rostand vers le Jardin du Luxembourg. Je ne me faisais pas trop d'illusions. Jusqu'à nouvel ordre, Go Voyages et Air France se renvoyaient la balle pour ne pas avoir à traiter mon cas. Quand j'appelais Go Voyages, ils me demandaient de m'adresser au comptoir Air France. Quand j'appelais Air France, ils me disaient que je devais voir ça avec l'agence de voyage qui m'avait vendu les billets.
Très vite, la réponse tombe et m'est étrangement familière: "Ca, vous devez le voir avec votre agence de voyages." me dit l'employée. Je la détaille du regard. Elle est fine, ses cheveux châtains, coupés au carrés, s'agitent mollement en accompagnant les mouvements de son visage. Ses pommettes hautes sont hâlées d'un doré peu naturel, ses yeux assez ternes.
Elle plisse les yeux en lisant les références de mon vol. "Vous avez déjà consommé l'aller?" "Oui, réponds-je, j'ai fait Paris-México et là, j'y retourne".
Elle semble se raviser. "Aaah, dit-elle, alors dans ce cas, c'est différent." D'un ton poli et monotone, elle m'annonce que j'ai le droit de modifier la date de mon vol retour moyennant une pénalité de 102 euros. Cette somme est élevée dans l'absolu. Mais dans mon cas, c'est plutôt une excellente nouvelle! Mais à quelle date reporter mon retour? "Prenez votre temps pour y réfléchir", me conseille-t-elle d'une voix patiente.
Bon. Imaginons le pire. Mon passeport traîne encore une semaine avant de me parvenir. Il arriverait...le 21 janvier et donc je devrais prendre un avion pour le 22. Manquer une semaine de cours, ça ne le fait pas vraiment, mais je ne puis y remédier. Je me décide donc pour le 22. Elle m'imprime un nouveau billet électronique et je sors à contre-coeur 102 euros de mon portefeuille.
Les billets en poche, je reste quand même un peu sur Paris, histoire de faire les soldes. Après avoir déjeuner une crêpe Popeye dans le quartier Saint Michel, je pars à l'assaut (relatif) des boutiques, en ce premier jour de soldes.