Houla, que le temps passe vite. Le 2 juin 2008, je prenais l'avion pour Paris, l'oeil sec. La tristesse est comme une bombe à retardement dans ces cas là: on sait qu'on est censé être triste, mais les larmes ne viennent pas. Reste juste un sentiment de vide. Adieu mes amis mexicains, adieu les tacos.
Comme j'ai une mémoire plutôt photographique, ce sont des images qui restent dans mon esprit. Je me revois dans le taxi, en train de regarder d'un oeil morne les petites baraques de la mégalopole. Au volant, le père de Rosario, l'amie qui m'a offert mon premier hébergement au Mexique.Je me revois au sommet d'une pyramide à Teotihuacan, en train d'observer les autres touristes grimper vers moi. Puis il y a cette chambre aux murs blancs à Cancun, d'où on peut observer la mer des Caraïbes, ou encore les couleurs violentes imprimées dans la foule mexicaine.
Je me souviens donc parfaitement du jour de mon arrivée à México, parfaitement de celui de mon départ définitif pour Paris. Ce qui s'est passé entre me fait parfois défaut, puisque la routine a eu le temps de s'installer en huit mois. Une chose est sûre, j'adore la culture latino et j'aimerais la faire partager. Il règne une ambiance de fête en général, malgré les problèmes de délinquence et de corruption. Quand le policier s'approche, on a envie de prendre ses jambes à son cou de peur qu'il nous réclame un billet de 100 pesos.
J'ai eu la chance de faire ce que j'aimais là-bas. Pourquoi ne pas continuer en France? A mon retour, j'ai fait un stage d'un mois et demi à Courrier International, section Amérique latine. Je n'ai pas chômé: libération d'Ingrid Betancourt, et puis surtout préparation du dossier sur les narcos au Mexique. J'ai du éplucher la presse nationale: El Universal, Milenio, Proceso...Maintenant les chefs de cartels de drogue n'ont plus de secret pour moi. Le numéro n°922 est sorti et est titré l'Overdose.
Malgré cela, j'aime ce pays. Avec ses qualités et ses défauts. J'ai aussi attrapé l'accent mexicain, sans oublier les expressions un peu rudes du langage. Toutes les insultes tournent autour du verbe "chingar" (violer). Me reste encore à lire le roman d'Octavio Paz appelé "Le Labyrinthe de la Solitude". A ce qui parait, il contient la quintessence de la manière de penser mexicaine.
J'ai bien envie de retourner au pays, mais qui y retrouverai-je?
vendredi 31 juillet 2009
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